L'histoire :
Marceline rentre bientôt en classe de 4ème au collège. Or cette année, elle change d’établissement, elle ne sera plus avec sa copine de toujours, Tatiana, avec qui elle partage les bancs de l’école depuis la maternelle. Elle appréhende de ne pas se faire d’ami(e)s. Comme beaucoup d’adolescentes, elle possède un journal intime, qu’elle nomme Zira : comme son héroïne préférée, la reine des chats. Car Marceline est totalement fan de chats. Elle collectionne tous les objets possibles à l’effigie des matous. Elle a un gros chat roux, Gustave, qu’elle prend pour modèle pour devenir chat, elle aussi. Il l’inspire beaucoup, surtout quand elle doit faire face à des lycéens menaçants. Elle se retrouve dans les comportements de nos petits félins : elle est solitaire, elle s’étire pour s’apaiser, elle mord quand on l’embête… Elle rêve que sa puberté la transforme en chat, comme Zira. Elle est en décalage par rapport aux autres élèves de son âge qui veulent avoir une bande d’amis, être populaire, s’épiler, suivre la mode... et les amours ne l’intéressent pas. Marceline aimerait avoir des affinités avec ses camarades de classe, mais elle ne parvient pas à changer pour autant. Elle reste telle qu’elle est, intègre à ce qu’elle aime. Elle finit par rencontrer un camarade qui lui ressemble, Jean-Baptiste, amateur de licornes. Avec lui, elle se sent comprise et appréciée à sa juste valeur. Jean-Baptiste vient d’une famille nombreuse. Elle fera la connaissance de sa grande sœur Olive qui la confortera dans ses valeurs.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
les ados se reconnaîtront dans cette BD qui leur est destinée. C’est un âge difficile à appréhender, ponctué notamment de changements corporels. La prolifique autrice italienne Lorenza Di Sepio travaille aussi bien dans l’audiovisuel que pour la bande dessinée. Dans Marceline publié chez Dupuis, elle dessine et met en scène une ado pas comme les autres dans les tons acidulés qui plaisent beaucoup aux jeunes lecteurs. La mise en page comme le dessin sont simples et efficaces. Il n’y a pas de fioritures ni de détails, les arrière-plans sont unis et le trait est rond. Ce visuel n’est pas sans rappeler celui des webtoon dans lesquels les expressions sont extrapolées et les pensées représentées. Claude Combacau, connue sous le nom de Catsass sur les réseaux, publie ici sa première BD en tant que scénariste. Elle manie avec beaucoup d’humour et de douceur une vie faite de questionnement et de doute. Comme son nom d’influenceuse l’indique, le chat est omniprésent dans le récit. Cela en est presque obsessionnel, parfois sans vraiment de rapport. Néanmoins, elle arrive quand même à s’en détacher pour aborder d’autres sujets, tel que les injonctions qui pèsent sur le corps des adolescentes. Marceline essaie tant bien que mal de s’intégrer, mais commet beaucoup d’impairs malgré elle. N'hésitez pas à offrir aux ados cette bande dessinée sur l’intégrité et l’acceptation de la différence, pleine d’humour.
