L'histoire :
Après l'incendie de l'abbaye d'Orval, Henri Froisset envoie ses hommes récupérer de la pierre de taille qui n'a pas subi de dommages, pour construire ses nouvelles écuries. Ce jour là, il reçoit la visite d'un garçon, Jacques Frémy, prétendant être son fils. Ce dernier lui annonce que sa mère, Madeleine Frémy, vient de mourir. Sur son lit de mort, elle lui a révélé l'identité de son père, un père qui la renié et a mis sa mère à la porte, la laissant vivre dans la misère ! Henri annonce que le jeune homme ment. Il demande à ses hommes de le mettre à la porte. Avant de partir, Jacques lui annonce qu'il reviendra le défier le jour où il sera devenu plus puissant que lui. Pour ce faire, Jacques espère mettre la main sur le magot que les moines ont caché dans les souterrains d'Orval avant l'incendie. Or pour cela, il lui faut faire parler l'un des moines… Justement, l'un d’eux, Frère Gauthier, vit reclus, seul, au cœur de la forêt. Personne ne sait qu'il vit là, excepté un homme du nom de Jean, qui lui rend régulièrement visite. Jean n'est autre que le fils de Gauthier, né d'une relation antérieure à sa vie monastique avec Helena. Mais Gauthier n'en sait rien, car la jeune femme ne lui a jamais annoncé qu'elle était tombée enceinte avant leur séparation. Quelques années plus tard, Jacques vit de petits forfaits et vole chez de petits bourgeois en attendant de trouver le moine qui se cache et connaît l'emplacement du trésor. De son côté, Henri a également décidé de trouver le magot et il a racheté les ruines de l'abbaye…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une première partie peu convaincante, couvrant une trop grosse période et n'ayant donc pas de véritable histoire unitaire, ce deuxième opus se révèle nettement plus intéressant. Même si l'abbaye d'Orval reste le sujet principal de l'album, on suit en parallèle les aventures d’Henri et de Gauthier, deux personnages découverts au cours de la première partie, ainsi que de leurs progénitures respectives. Rivaux au départ, les deux hommes prennent des chemins extrêmement différents, avec tout de même un point commun : ils passent tous deux à côté de leur rôle de père. Volontairement, pour Henri, qui rompt avec sa fiancée lorsqu'elle lui annonce sa grossesse ; et inconsciemment pour Gauthier, car son amie, connaissant son envie de rentrer dans les ordres, préfère ne jamais lui annoncer qu'elle est enceinte, afin qu'il puisse suivre la vie dont il a envie. Bien sûr, leur passé finit forcément par les rattraper, à un degré différent… C'est donc plus ces destins que la véritable histoire de l'abbaye et du Val d'or, que l'on suit cette fois avec intérêt, même si le tout reste intimement lié. On passe donc un bon moment de lecture et les dessins de Servais, toujours aussi agréables à l’œil, rendent le tout encore plus attrayant, avec de splendides décors. Pour finir, pour ceux qui n'auraient pas encore commencé la lecture de ce diptyque, sachez qu'une intégrale reprenant les deux albums sort conjointement à ce tome 2.