L'histoire :
Pas moyen de jouer au foot peinard dans ce zoo ! Hyper concentré, Pedro le coati dribble Humphrey le pingouin sur l’aile gauche et fait un tir centré… qui ricoche sur le goal (faut dire, un éléphant, c’est pas évident à passer). Résultat, le ballon se retrouve là haut dans l’arbre, dans les bras d’un nouveau qui toise tout le monde avec un certain dédain. Mais il parait qu’il faut le ménager… que c’est un orang-outang de Bornéo… qu’il est en voie d’extinction…
Quelques temps plus tard, c’est le dépôt d’une caisse géante qui vient avorter une partie de belote. A l’intérieur : un capybara, c’est marqué sur l’étiquette. Avant d’ouvrir leur terrain de jeu à n’importe quoi, Pedro et ses potes consultent leur fichier. Vénézuélien et amphibie, le capybara est le plus gros rongeur de la planète, tout au bout de la chaine alimentaire. Résultat : il refuse catégoriquement de sortir de sa caisse, de peur de se faire bouffer par les autres espèces. Pedro et ses potes mettent donc leur partie de belote entre parenthèse et tentent d’intégrer Pablo (c’est son nom) au zoo. Mais le complexe de persécution de Pablo en a fait un véritable casse-pieds…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Evoluant d’ordinaire dans le catalogue Fluide Glacial, Gaudelette s’adresse avec Pedro le Coati à un large public et trouve logiquement sa place au sein du magazine Spirou. Au quotidien, au sein de leur communauté vraiment très cool, Humphrey le pingouin, Pedro le coati et Ernest le porc-épic n’ont qu’une obsession : s’entrainer à mort à la belote pour remporter le tournoi du zoo. Pourtant, si les dialogues sont évidemment caustiques (« Ta mère elle mange des gnous ! »), il n’est pas tant question de faire usage d’un humour décapant que d’aborder de manière subtile des sujets de société éminemment actuels… Ainsi va ce 3e recueil de 5 histoires dont les titres sont parfois évocateurs… Dans Passe décisive, il s’agit de sauvegarder une espèce menacée d’extinction. Dans le Capybara, il est question d’individualisme et d’intégration. Dans Pedro et les axoxolts, le zoo doit faire face à un épineux problème de surpopulation. Dans apéro polaire, Gaudelette aborde le réchauffement climatique. Enfin, dans immigration choisie, l’auteur dépeint un conflit entre animaux domestiques et sauvage, sur fond électoral. C’est fun, léger, dessiné avec un vrai sens de la tronche qui tue (ah le capybara…), et loin d’être… bête.
