L'histoire :
Le réveil tonitruant extirpe Petit Poilu de son dodo. La toilette est courte, le petit déjeuner jovial. Papa lui fait un gros bisou et Petit Poilu prend le chemin de l’école, alors que commencent à tomber des flocons de neige. La neige tombe de plus en plus abondante et oblige Petit Poilu à sortir de son sac à dos un masque de ski. Il continue à avancer, mais les congères montent, montent, montent et… l’emprisonnent. Petit Poilu se retrouve obligé de creuser un tunnel pour avancer. Il débouche alors sur un monde magique hivernal, face à un énorme arbre. Un escalier mène jusqu’à un trou dans l’arbre, par lequel passe Petit Poilu. Deux écureuils sont attablés là, qui l’invitent à partager une orangeade avec lui. Petit Poilu se réjouit de cette nouvelle amitié et il s’attable avec eux dans leur salon cosy. En retour de leur hospitalité, il leur offre un baba au rhum géant, qu’il sort de son sac à dos. L’écureuil le plus roux procède alors au partage, mais il s’attribue carrément 90% du gâteau. Son compère et Petit Poilu ne trouvent pas ça équitable, mais ils n’ont guère le temps de réagir, que l’écureuil emmène Petit Poilu dans une pièce attenante. C’est le garde-manger, empli de noisettes, glands et autres châtaignes. Petit Poilu suit ensuite l’autre écureuil, au poil plus blond. Mais dans son garde-manger à lui, il y a deux fois rien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Halala, quelle calamité, cet égoïsme ! Vouloir posséder à la place et au détriment des autres, c’est vraiment moche. Telle est la problématique à laquelle se confronte Petit Poilu dans le 26ème opus de ses aventures muettes pour les minots ne sachant pas encore lire. Cette aventure obéit toujours à la même rythmique et aux mêmes passages obligés (le réveil, le départ vers l’école, le cadeau, la photo de maman…). Telle est la signature de la série scénarisée par Céline Fraipont et dessinée avec un trait stylisé simple, lisible et coloré par Pierre Bailly. Petit Poilu fait donc cette fois la connaissance de deux écureuils vivant en colocation dans un appartement cosy aménagé dans un tronc d’arbre. Or l’écureuil jaune se fait systématiquement spolier par le rouge terriblement individualiste : il pique tout ce qu’il peut récolter avant l’autre et le garde pour lui sans jamais partager. Comment Petit Poilu va-t-il pouvoir inverser ce réflexe néfaste de la possession à tout crin ? Avec ce 27ème opus, les primo-lecteurs sont donc déjà invités, dès leur premier âge, à réfléchir à la maxime socialo-philosophique de Pierre-Joseph Proudhon : la propriété, c’est le vol.
