L'histoire :
1916, base militaire de Pavlos en macédoine, une zone neutre sous juridiction Française. Nafsika Vasli est serveuse dans l’auberge locale, où elle joue également du « tambouras » (un instrument à cordes traditionnel). Sa bonne connaissance des « tubes » parisiens du moment séduit la célèbre chanteuse Dora Mars, envoyée sur place pour relever le moral des troupes. Emballée, Dora monte un petit orchestre sur le pouce… le quintett est né. A l’issue de la représentation, le sulfureux capitaine français Drecq, l’aborde. Il lui demande d’être mis en contact avec son fiancé Stelios, officiellement paysan mais officieusement brigand de grand chemin, pour lui proposer une affaire juteuse. Quelques jours plus tard, la rencontre secrète a lieue. Drecq propose à Stelios l’attaque d’un convoi militaire : les richesses d’un monastère menacé par les avancées bulgares doivent prochainement transiter jusque Pavlos. Stelios accepte, au vu du somptueux butin à partager et dans l’optique d’un prochain mariage avec la belle Nafsika. Cette dernière redoute néanmoins le piège et tente de l’en dissuader. En vain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A chaque épisode, sur la base militaire de Pavlos, une histoire d’amour prend racine chez l’un des membres du quintett. Même unité de lieu et de temps, seul le sujet change. Cette expérience schizophrène permet au lecteur d’apprécier des points due vue différents et complémentaires, accordant une humanité folle au personnage central qui n’était qu’un second couteau au cours des autres volets. Culture, histoire et traditions macédoniennes, une fois de plus Giroud prouve également sa grande maîtrise du châssis de cette quintuple aventure. Dans ce 4e opus, l’histoire de Nafsika Vasli est dessinée par une nouvelle star du 9e art, Jean-Charles Kraehn. A force de croiser ce dernier au scénario de nombreuses séries à succès (Tramp, Myrkos, Gil Saint André…), on en oublierait presque qu’il est avant tout dessinateur (les aigles décapitées, le ruistre...), et quel dessinateur ! Son style réaliste n’a en rien perdu de sa superbe. A nouveau, la magie opère entre les deux auteurs et le romantisme prédomine sur fond de première guerre mondiale. L’habile scénariste a promis une révélation pour le dernier volet, un éclairage nouveau sur les évènements de Pavlos. Martelé pour la quatrième et dernière fois, le suspens est à présent véritablement savoureux.