L'histoire :
Le futur proche. A 28 ans, Yoni Owens est un agent spécial de la FCIA (mélange de FBI et de CIA), l’agence de surveillance planétaire à la solde de l’USW (United States of the World). A moitié indienne par sa mère, Yoni dispose de quelques atouts de taille : elle est incorruptible, courageuse, hyper souple, dispose d’une excellente condition physique et c’est un petit peu un canon de beauté ! Pourtant, une déficience oculaire l’oblige à porter en permanence une paire de lunettes spéciales, sans lesquelles elle perd la vision de tout ce qui est situé sur son côté gauche. Après avoir bouclé dans les règles de l’art une opération de kidnapping contre rançon en Arizona, elle est en partance pour la France. Curieusement, elle doit garder le plus grand secret sur sa nouvelle mission : retrouver une jeune fille, séquestrée en pleine zone contaminée d’Eurodisney…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’inverse de Pin-up, série très documentée réalisée par les mêmes auteurs, Yann a ici les coudées franches pour de purs délires d’anticipation. Résultat : Macauley Culkin est président, Hale Berry directrice du FCIA et le pinard est du Depardieu ou du Makyo village. Ces aspects fantaisistes mis à part, le futur de Yann comporte bien d’autres évolutions intéressantes. Ainsi l’utilisation de nanopodes ou le « Dollymorphing », technique abjecte qui vise à paramétrer une personne et à l’éduquer entièrement en fonction d’une commande. De même le découpage géopolitique futur assez cohérent, prend en compte les USW d’un côté, les états Emiratistes de l’autre et quelques rebelles à l’origine d’états de non droit ou de zones radioactives (Eurodisney, point stratégique pour un attentat). Bref, le cadre est idéal pour les aventures d’une bombe sexuelle archi-douée et téméraire. Pourtant, en dépit d’une trame séduisante, un aspect agace : le folklore franco franchouillard asséné par l’ordinateur de la voiture de Yoni, qui a même un nom : Marcel Dupont ! Marcel reproduit l’image désuète de la France, restée figée pour les américains à celle du music-hall des années 50. De même, sans vouloir être puritain, on se demande un peu ce que le gigolo virtuel ou le robosuck apportent au récit. Heureusement, le dessin et les encrages de Berthet, toujours limpides, restent un régal absolu ! Sous son coup de crayon, une héroïne de la trempe de Yoni va en faire craquer plus d’un…