L'histoire :
Les relations diplomatiques entre la Chine et les USA sont loin d’être au beau fixe. Accusés de goupiller des accords commerciaux en leur faveur, les américains doivent faire face à de violentes manifestations devant leur ambassade à Pékin. C’est d’ailleurs en ce même endroit que s’est réfugié Mr Wang, un chinois accusé d’espionnage par le parti, après une traque effrénée dans les rues et les souterrains de la ville. Les américains attendaient de lui une mystérieuse disquette, disparue au cours de la poursuite. Ils soupçonnent Dwight L. Whaley, dit « le chinois », un homme d’affaire lié au business des triades, de tirer les ficelles dans l’ombre. Craignant que les chinois ne profitent de la fête du 4 juillet pour tenter de récupérer Wang, l’ambassade décide de le mettre en lieu sûr. Elle charge la CIA, et notamment Ditto, un jeune agent tout frais débarqué, de gérer ce transfert risqué…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tandem Hermann / Yves H. fonctionne toujours aussi bien ! Après Liens de sang, Manhattan Beach 1957 et le dernier épisode de Bois Maury, le duo familial (père et fils) poursuit donc sa collaboration. Après une longue poursuite avare en dialogues en guise d’intro, le scénario d’Yves H entremêle action, espionnage, politique, nouvelles technologies, clonage humain… Toutefois un peu confuse, la trame de ce récit d’anticipation plus intemporel que réellement futuriste, entretien le mystère jusqu’aux dernières planches. Le manque de fluidité dans la narration est au service du dénouement final, parfaitement ménagé. A l’issu de ce one-shot, seul le titre reste énigmatique (que signifie exactement Zhong Guo ?). De son côté, le talent d’Hermann est à la limite de l’indécence. Toujours réalisé en couleurs directes, son dessin doit faire pâlir de jalousie bien des auteurs. Maîtrisant parfaitement cette technique, Hermann se surpasse à chaque album. Il n’a pas son pareil pour rendre les atmosphères pesantes et énigmatiques. Les ambiances étranges étaient déjà l’apanage d’Hermann, avant que le fiston ne se mette à scénariser ses albums. Nul doute que ce talent là est héréditaire.