L'histoire :
Héléna, jeune PDG de 37 ans, a vécu une sale journée au bureau. En effet, ses collègues masculins ont retrouvé des photos pornographiques d’elle dans un magazine, quand elle était jeune, et ont exercé un monstrueux chantage sexuel. Pour éviter l’humiliation publique, elle a été forcée de subir et de s’adonner aux pratiques les plus dégradantes et infâmes… Or elle se demande si elle n’a pas pris un peu de plaisir dans la douleur. En rentrant chez elle, elle attrape un flacon de rhum et se l’enfile cul-sec, pour oublier. De fait, elle ne remarque pas que sa fille Léa (18 ans) est en train de faire une fellation à Vincent, son petit ami, planquée sous le bar. Léa va plus loin dans la perversion : elle et Vincent ramassent Héléna au sortir de sa douche, ivre morte sur le palier de sa chambre. Ils la couchent à poils sur son lit et se livrent à quelques ébats sur elle, tandis qu’elle demeure inconsciente. Bizarrement, au réveil, elle aura un drôle de goût dans la bouche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Petit, souple, épais et ostensiblement pornographique, le second opus de Chantages se remet en mode malsain, dans la même lignée que le premier. Ça commence fort, avec la fille qui se sert du corps de sa mère ivre morte pour dévoyer son petit ami (cf. résumé). Ça continue corsé avec un second chantage, cette fois exercé sur Léa. A l’instar de sa mère dans le tome 1, celle-ci se retrouve souillée et outragée… durant tout l’album et par divers groupes de mecs. Or même en petit format, 230 planches interminables de viols divers en réunion, avec toutes les ignominies que des criminels sexuels peuvent imposer, c’est juste insupportable. Franchement, sans être particulièrement prude, il n’y a aucune performance à faire toujours plus dégueulasse, gratuitement, avec des répliques avilissantes (classiques) pour en remettre une couche. En fin d’« histoire », on touche le paroxysme de la subversion ultime – ce que recherche visiblement l’auteur – avec une séquence d’inceste forcé. Serait-ce pour l’auteur une manière d’exprimer un fantasme ? Si l’un des objectifs de la pornographie est de susciter le désir, on se demande franchement qui peut être suffisamment détraqué pour chercher à s’exciter sur pareille démonstration. Avec des personnages d’encre et de papier, il n’y a certes pas crime… Mais attention, l’étape suivante, ça s’appelle le snuff movie. Carton rouge.