L'histoire :
Deux étudiantes d’un pensionnat de jeunes filles se sont enfermées dans les toilettes afin de se masturber avec un godemichet, tout en lisant un recueil d’histoires érotiques : Sexy Symphonies. Dans leur première histoire, une belle et pulpeuse blonde se baigne en bikini sur un rivage tropical désert. Au sortir d’un plongeon à travers une grosse vague, elle s’aperçoit qu’elle a perdu son soutif. Elle cherche un peu sous l’eau et puis abandonne et part faire bronzette sur la plage. Le soutif atterrit en fait sur le visage d’un plongeur noir qui se baignait par là. Il le rapporte à la jeune femme… mais en approchant de son corps parfait, ses sens sont tout émoustillés. Il pose un doigt sur son sexe, ce qui réveille la belle. Elle s’échappe en courant, mais le noir la rattrape par le slip… et en déchire la ficelle. Puis il l’agrippe, la pénètre et finalement, la belle n’a pas l’air de détester ça. Toutefois, durant le repos qui suit leur séance de galipettes, elle lui file une mandale. Parce que ce ne sont pas des choses qui se font ! Elle s’aperçoit alors que le copain du noir, un blondinet athlétique, attend son tour juste à côté d’eux, avec le braquemart en érection. La belle se doute de ce qui l’attend, aussi fait-elle mine d’accepter son sort. Elle lui gobe le sexe tout entier dans la bouche… et le mord bien fort ! Avant de s’enfuir de nouveau…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les érotisantes éditions Dynamites recueillent dans cette BD grand format de 61 planches quatre histoires muettes et érotiques, plus une parlante qui sert de fil rouge et de transition aux quatre autres. En une mise en abyme classique, les friponnes Liliane et Agathe s’excitent en effet sur l’album dans lequel elles se trouvent elles-mêmes dessinées. Logiquement, elles en profitent pour nous le présenter (on aurait tort de refuser, vu comme c’est introduit…). Pour commencer, l’historiette résumée ci-dessus est sans doute la plus soignée graphiquement parlant (c’est chouette, les tropiques !). L’ouvrage enchaine sur une partie à trois (femme-femme-homme, cette fois) relativement disputée, dans un banal lit. Puis sur quelques frivolités en apesanteur, dans une station spatiale – un fantasme largement partagé ! – qui a des arguments pour ranimer la guerre froide. Puis enfin, une longue partouze à rebondissements émoustille les créatures de la mythologie grecque, avec satyres, faunes, cyclopes, centaures et sirènes (donc semi-zoophile !). Notons qu’à chaque historiette d’obédiences réalistes, le style graphique varie sensiblement. Car l’auteur argentin, Francisco Solano Lopez, a souvent changé de techniques au cours de leurs réalisations dans les années 90, alors qu’il faisait encore sa mise en couleur de manière artisanale (assisté par Pablo Maiztegui, alias Pol). L’historique de l’œuvre de cet artiste est précisément retracé au cours d’une longue postface signée Christian Marmonnier, directeur de collection chez Dynamite. Marmonnier revient notamment sur le sens du titre, faisant hommage aux dessins animés Silly Symphonies de Walt Disney qui proposaient des courtes fictions indépendantes les unes des autres. Indépendantes, certes, mais pas indébandantes…
