L'histoire :
Dans une forêt touffue, par une nuit de pleine lune, Enola et son chat parlant Maneki courent pour rattraper un loup garou. Mais lorsqu’ils le trouvent, c’est le loup qui se met à les poursuivre ! Acculés par la berge d’une rivière, ils tentent d’atteindre un pont situé à quelques dizaines de mètres. Mais une fois au milieu du pont, ils se retrouvent face à face avec… un autre loup garou ! Comment ont-ils pu en arriver là ? Pour le savoir, il faut remonter un mois plus tôt. Un beau matin, une femme sonne au cabinet / laboratoire vétérinaire pour animaux fantastiques que tient Enola. Elle lui explique qu’elle vient pour son fils Niels qui se transforme depuis peu en loup garou. Or durant ces phases, il est hors de contrôle et cause des dégâts. Il représente un danger pour ses propres parents et pour lui-même. Enola est bien embêtée car elle n’y connait rien en loups garous et pour cause : ce ne sont pas précisément des animaux, à la base. Elle accepte néanmoins d’étudier ce cas en se rendant sur place, mais à condition de ne pas chercher à le « libérer » de sa lycanthropie. Car sa vocation est de soigner les symptômes des animaux fantastiques, pas d’agir contre ce qu’il est, ce serait contraire à son éthique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le 5ème animal fantastique sur lequel la petit vétérinaire Enola est amenée à se pencher n’est pas précisément un animal fantastique, mais un adolescent qui se transforme en loup garou les nuits de pleine lune. Il est donc animal fantastique 1 jour sur 28, en quelque sorte. Ce cas pose un problème de conscience à Enola, ce qui permet à son scénariste Joris Chamblain d’introduire la notion d’« éthique » auprès de son jeune public. En effet, soigner le symptôme de la lycanthropie revient à lutter contre une nature d’animal fantastique, ce qui est contraire à sa vocation. La jeune fille n’a pas froid aux yeux et se rend dans une forêt lugubre à la rencontre de ce prédateur très dangereux… Mais elle va aussi faire une découverte importante dans son entourage, qui confère définitivement un nouveau paramètre à la série. La narration de Chamblain est toujours aussi efficiente, malgré quelques raccourcis nébuleux sur la nature animale… mais cela permet d’évoquer les comportements traditionnels lupins (dominants/dominés). Le dessin stylisé de Lucille Thibaudier se conforme on ne peut mieux à ce canevas narratif, sans se départir de son registre jeunesse inventif et très accessible.