L'histoire :
Dans la nuit du 21 au 22 janvier 1941, une poignée d'hommes de la Gestapo allemande pénètrent de nuit dans une propriété de la banlieue nantaise. Discrets, ils débusquent par surprise Honoré d'Estienne d'Orves, un résistant notoire, et ses amis. Les français sont emmenés pour interrogatoire. Dans les jours qui suivent, la maison qui leur servait de QG deviendra une souricière pour tout le réseau Nemrod de résistants. Les prisonniers sont envoyés à Berlin, puis ils reviennent à Paris pour y être jugés. Après un mois de cachot, d'Estienne d'Orves est enfin installé dans une cellule, d'où il peut entamer la rédaction de ses mémoires. A l'intention de ses enfants, il revient sur son enfance à Toulon, sur son éducation catholique, sur la transmission de son patriotisme. Il raconte le déménagement à Paris, puis à Saint Brieuc, ses études à Amiens, puis à Louis-le-Grand, et enfin Polytechnique ! A la sortie de l'X, le jeune homme choisit d'intégrer la marine. Il est élevé sur la Jeanne d'Arc et fait ainsi plusieurs fois le tour du monde durant une dizaine d'années. Il découvre mille cultures, mille coutumes, mais il trouve aussi le temps de se marier, avec Eliane, de faire cinq enfants et de développer les équipes sociales créées par Rober Garric, afin de faire perdurer l'esprit de fraternité né dans les tranchées...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les catholiques Éditions du Rocher proposent ici une biographie très documentée et rigoureuse d'Honoré d'Estienne d'Orves, un résistant de la première heure (et donc fervent catholique), le premier aussi, logiquement, à avoir été fusillé sur le mont Valérien en 1941. Officier de la Marine au patriotisme chevillé au corps, il a rejoint de Gaulle à Londres dès 1940, qui l'a chargé d'organiser le réseau Nemrod... avec l'issue tragique décrite dans le résumé. Il mourra en martyr et servira de modèle à de nombreux jeunes résistants. Scénarisée par Jean-François Vivier, la biographie au présent démarre au moment de l'arrestation, et se conclura par le poteau d'exécution. Elle s'entrecoupe de souvenirs en flashbacks, pour illustrer la jeunesse de ce héros de guerre, son engagement militaire et patriote. Tout cela est mené de manière extrêmement sérieuse, mais manque cruellement de rythme, de palpitation, à défaut de fantaisie (le sujet n'était guère propice...). Même le dessin encré et réaliste de Denoël, complété par la colorisation en aplats de Joël Costes, se montre d'une rigueur très professionnelle, mais aussi un peu austère. Ce one-shot s'appréciera uniquement sous sa (louable) dimension mémorielle.
