L'histoire :
C'est le début de l'après-midi. Le plateau-repas est servi pour Madame Massard, qui est alitée dans sa chambre d'hôpital. Son plaisir est de regarder la télévision. Les dialogues mièvres de la série à l'eau de rose la bercent et elle finit par ne pas manger grand chose... L'infirmier la débarrasse, dépité. Bref, c'est la routine. Elle va alors être bouleversée par un crash spectaculaire : le rotor de l'hélicoptère du Centre Hospitalier a été endommagé par une nuée d'oiseaux et l'appareil a percuté la façade Est ! Une partie des patients doit être orientée de toute urgence vers de nouvelles chambres. Vues les circonstances, le principe d'interdiction de mixité dans les chambres est exceptionnellement suspendu. C'est ainsi que deux ados, Mathieu et Mélina, en attente d'une transplantation, sont amenés à cohabiter. Mathieu est timide, maladroit et introverti. Mélina est expansive, joyeuse et séduisante...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier album remarqué chez Emmanuel Proust (3 instincts), Julien Parra délivre à nouveau un récit faisant preuve d'une belle maîtrise narrative. Rappelons que le jeune artiste cumule toutes les fonctions, se rendant ainsi entièrement maître de sa création. Son dessin a progressé : plus fin, plus fluide encore, s'appuyant sur des cadrages et une mise en page qui réservent quelques surprises du plus bel effet. Ses couleurs étaient déjà un des points forts de son visuel, et sur ce point, il ne déçoit pas non plus. On se souviendra en effet de la lumière blafarde propre aux hôpitaux et d'une scène nocturne de toute beauté. L'histoire se penche quant à elle sur un thème universel, celui des sentiments, si forts et potentiellement douloureux à l'adolescence. Le travail autour de la psychologie des personnages fait qu'on s'attache très vite au duo formé par Mathieu et Mélina. C'est un petit régal de voir le contraste de leur personnalité. L'auteur a sans doute mis un peu du jeune homme qu'il a du être. Il n'est pas difficile pour autant de s'identifier à ces deux mômes, rapprochés par un coup du sort. Là où l'auteur fait vraiment fort, c'est en évitant la superficialité. Son récit n'est jamais mièvre et il ne fait pas non plus dans le pathos. Qui plus est, il évite l'écueil de la facilité à la fin, qu'on se fera un plaisir de ne pas vous dévoiler ! En résumé, intéressez-vous à Chambre A2 qui mérite d'être mis en évidence par votre libraire préféré...