L'histoire :
La Mort a un emploi du temps chargé : elle a de quoi faire, à tenter de recueillir les dernières volontés d’humains qui précisément n’ont pas… de volonté. Mais la Mort sait prendre son temps, respirer le bon air du printemps dans son cimetière, s’attarder en « bon vivant », au bar, avec les copains. Ça ne l’empêche pas de s’embêter un peu et d’essayer de « tuer le temps » en trouvant d’honnêtes occupations. Entre l’installation de la parabole, le sport ou la tentation de créer la nouvelle secte de la cochonnaille, dont Lao Tseu, son fidèle cochon est le messie, la Mort fait dans le social et écoute les jeunes arrivants au cimetière… qui font un peu trop de bruit au dire des autres occupants. On a bien le droit de profiter de son éternité dans le silence non ? Dernièrement, la Mort tchatte sur internet, sur www.la-mort.fr, pour essayer de vous séduire. Les plus libertins pourront s’y rendre mais attention de ne pas vous faire prendre par cet horrible farceur. A moins que ce ne soit par son usurpateur : en effet, il n’y a pas si longtemps, quelqu’un a chouravé l’agenda de la Mort et essaye de prendre sa place…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après La Rage de vivre et Pas de quartier, le talentueux François Boucq a décidé de faire revivre la Mort dans ce nouveau recueil d’histoires humoristiques. Certains pourront trouver cette idée sordide et déplacée et peut-être vaut-il mieux éviter de laisser traîner cet album ici ou là, pour éviter qu’il agresse les âmes sensibles ou peu ouvertes. La Mort est pourtant ici un personnage bon vivant se posant des questions « existentielles » mais n’aspirant qu’à une « vie » sympa et sans histoire. Pourquoi la faire chier ? Si Raymond Calbuth était mort, Raymond Calbuth pourrait être la Mort. Oui, à l’image de cet autre personnage cher à Fluide Glacial, la Mort est drôle et attachante. Ses aventures sont souvent intelligentes et bien menées, avec un sens absurde jubilatoire. Néanmoins, les rebondissements souffrent parfois d’être peu compréhensibles ou « trop » raffinés pour le contexte (!). Le dessin de Boucq reste précis et enthousiaste, au point que l’on dirait que la Mort à un visage et qu’elle est beaucoup plus vivace que la plupart d’entre nous. Chaque planche est un véritable petit chef-d’œuvre. Ce graphisme frais, attrayant, coloré de subtile manière, se prête mortellement bien à ce sujet pourtant peu évident à traiter.