L'histoire :
Claire est une jeune femme moderne, elle élève son fils, seule. Aussi elle travaille dur, tous les jours ou plutôt toutes les nuits car Claire exerce le plus vieux métier du monde… Avec ses formes callipyges et son entrain constant, elle a tellement d’arguments qu’elle damnerait un saint et les clients se bousculent. Du ministre au berger, tous les hommes du pays succombent à ses charmes, amenant qui un troupeau de gardes du corps dévoués, qui sa chèvre… Les hommes se succèdent, tous plus risibles les uns que les autres (sauf un poète muet, à la démarche caractéristique, que les auteurs rappellent à notre souvenir comme parfait gentleman, contre-exemple au mâle standard). Tous veulent le corps sublime de Claire dont le cœur appartient, hélas, déjà à un homme : son fils. Pour lui, Claire est prête à tous les sacrifices. Il est évidemment au courant de l'activité professionnelle de sa maman. Quand on approche de l'adolescence, cela pose des problèmes de ne pas savoir qui est son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le sujet – des sketches comiques illustrant la vie d’une prostituée – prête le flanc à la vulgarité. Cet album flirte parfois avec, mais ne sombre pas dedans : il recycle un certain nombre de blagues classiques, voire éculée, sur certaines mœurs sexuelles (le berger et la chèvre par exemple) mais elles sont alors plutôt plaisamment tournées. Maintenant, cela ne fait pas, pour autant, un bon album du second tome de la série Claire de Nuit. Si quelques saynètes sont bien réussies, la plupart sont assez quelconques, reposant exclusivement sur le registre de la blague potache. Le dessin est efficace, clair et sans ambiguïté, hélas pas très beau. Heureusement Claire, digne du fantasme à la Jessica Rabbit, est parfaite. Les titres des sketches sont parfois surprenants au regard de l’histoire et les dialogues très plats. Peut-être est-ce dû à la traduction ? Bref, cet album, quoique bien dans la lignée de ce que l’on attend généralement d’une production de Fluide, est loin d'en être un grand cru. Les amateurs pourront éventuellement s’y retrouver ; les autres pourront passer leur chemin sans regret…