L'histoire :
Dans la force de l'âge, Karl est un rural solitaire qui n'aime rien tant que les longues promenades en campagne en compagnie de son chien Simone. Or ce jour là, Simone revient d'une maraude avec une jambe d'enfant qui dépasse de la gueule. Karl attrape le pied qui dépasse et extrait une fillette encore vivante, mais éplorée. Dans un élan de paternalisme, Karl lui demande pourquoi pleure t-elle... Elle répond que c'est parce que son papa est mort. Karl accompagne alors la fillette jusque dans sa maison isolée sur la colline, et constate effectivement qu'un cadavre occupe le fauteuil. Mais Karl fait mine de rien et joue avec le papa comme d'un pantin, animant sa mâchoire pour faire semblant que ce dernier parle... Or la fillette est réaliste, elle sait que c'est Karl qui le fait bouger. Karl est déçu. Sa manip' n'aboutira à rien. Il rend aussitôt la fillette en pâture à Simone.
Bricolage : Sous la forte lumière d'une lampe de bureau, Karl arrache à la pince à épiler les ailes d'une mouche et les pattes d'une araignée. Puis méticuleusement, il recolle à la glue les pattes sous la mouche et les ailes sur le dos de l'araignée. Hélas, les deux insectes restent inertes. Son expérience n°1 est un fiasco. Il passe donc à l'expérience n°2, réitérant cette méthode avec de gros ciseaux sur un chat et un pigeon...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Selon des idées jouissivement atroces et sous les crayons noirs et caricaturaux de Relom, Dirty Karl est un champion du monde de la psychopathie rurale. Torture envers les animaux, nécrophilie, cannibalisme, assassinat, bêtise crasse, illuminations sordides : voilà autant d'occupations quotidiennes auxquelles s'adonne cet ignoble individu dans la joie et l'ingénuité les plus amorales. Les 9 historiettes ici recueillies furent publiées dans Psikopat entre 1999 et 2001 (ça nous rajeunit pas...). Dirty Karl est en effet le premier personnage animé par Relom, sous la bienveillance de Carali et dans une inspiration toute foersterienne, bien avant Andy et Gina. Cette dernière fait d'ailleurs une apparition dans le rôle secondaire de la fillette (bouffée par le chien). Dans cette première courte série (depuis, Relom n'a plus refait de Dirty Karl), l'auteur ne s'embarrasse pas de cartésianisme. Les saucisses parlent, les démons pullulent, les adolescents se métamorphosent en guitare... Tout est bon pourvu que le double objectif de cynisme et d'horreur soit atteint. Fluide Glacial a été bien inspiré de recueillir ces sketchs en un volume plus de 15 ans après leur création, afin d'en faire profiter les lecteurs pervers retardataires...
