L'histoire :
Quelque part dans le désert du Nevada, là où les intérêts de la nation (et de ceux qui la dirigent) engendrent les plus inavouables expériences militaro-scientifiques, travaillent deux des plus brillants esprits de notre époque. Le premier, blouse blanche et chevelure anarchique, est le professeur Albert Houfman, un savant toutes catégories aux préoccupations éthiques proches du zéro absolu. Le second, « le général », vieux militaire à moitié sénile et sans état d’âme, est le responsable de cette gigantesque base militaire hi-tech. A l’intérieur, tous deux sont les acteurs spectateurs d’une foule de prouesses et déviances en tous genres. Et cette fois, ils dépassent franchement les limites : clonage humain, contrôle d’entité extraterrestre, tourisme industriel, simulation d’invasion par des hippies, blindage des infrastructures, supercherie apocalyptique, étude des techniques de contre-espionnage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est reparti pour un tour ! Mô/CDM (sans Julien, avec qui il réalise Cosmik Roger) récidive avec ces 8 nouvelles mésaventures au sein de la Forbidden Zone (en français = zone interdite). Cette base ultra secrète, inspirée de la réelle base de Groom Lake située dans la fameuse « zone 51 » aux USA, sert de cadre et de prétexte pour multiplier les expériences scientifiques douteuses et leurs effets caustiques. A l’instar de la série Léonard (où le héros accumule les inventions anachroniques sous la renaissance), le ressort comique de Forbidden zone dépasse le sujet même des expériences pratiquées. Au scénario et au dessin, Mô/CDM redouble d’inventivité pour « bluffer » le lecteur sur la trame même de ses récits, en général dans la dernière ligne droite. Certes, le résultat est assez inégal, mais si certains gags semblent « faciles » (les WC blindés), d’autres sont nettement plus jubilatoires (les clones, le vieux touriste…). Côté dessin, Mô/CDM s’éloigne légèrement du style graphique de Julien (sur Cosmik Roger) en usant peut-être être plus des aspects caricaturaux « à la Gotlib ».