L'histoire :
Un couple de gros bourgeois sexagénaires fait une croisière à bord d’un navire-building. Ils s’apprêtent à repartir de leur escale à Venise, un soir d’été. A pied à travers les ruelles, ils trainent derrière eux de lourdes valises à roulettes (pleines de gorgonzola) et n’en peuvent plus de devoir franchir tous ces ponts, avec des marches à chaque fois. Ils trouvent la solution : emprunter une gondole. Madame s’installe au milieu avec les valises et monsieur pousse sur la forcola. Il propose à sa femme de lui donner les indications qu’elle peut trouver sur Gougle maps® pour faire avancer l’embarcation dans la bonne direction. Hélas, madame ne comprend rien car les lieux sont indiqués en italien. Le plus simple, c’est peut-être de rentrer directement à la maison, en faisant le tour de la péninsule et en remontant le Rhône ? Alors qu’ils réfléchissent à cette hypothèse, ils tombent sur le collectif d’activistes « Fuck ze tourists » qui leur annonce pas moins qu’ils vont les liquider. 30 millions de touristes chaque année à Venise, c’est beaucoup trop. Le couple de touristes tente de négocier… en vain. Ils sont éliminés et leurs valises sont brûlées. Or ce collectif sévit aussi à Paris, avec les mêmes feux de joie de valises…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tourisme de masse est une véritable plaie, nocif à tous points de vue. Des foules abêtissantes détruisent des sites touristiques merveilleux par leur mode de surconsommation et leur voyage aérien contribuent en outre au réchauffement de la planète… en contrepartie d’un apport culturel souvent très limité. Ce sur-tourisme est renforcé par le diktat des réseaux sociaux : monsieur et madame Dugenou sont fiers de poster les selfies de leurs destinations de rêêêve, si possible en étalant leur suffisance bourgeoise sur le décor rustique. Cet état de fait énerve Zidrou et Eric Maltaite, qui poussent un coup de gueule en dégoupillant 11 courtes historiettes à l’humour acide. Leurs abrutis de touristes piétinent ici le Machu Pichu, Venise, New York, les glaciers des Alpes… Ils se prennent en photo en souriant devant les grilles d’Auschwitz, s’entassent dans les bouchons des autoroutes, achètent des souvenirs toujours made in China, font des safaris en Afrique ou considèrent les débarquements de migrants comme une attraction. L’intention première est bonne, le dessin gros-nez de Maltaite est au diapason, mais la dimension militante et réac, parfois borderline (la stigmatisation des migrants, des indigènes, des gros, des hispters gays…) prend le dessus sur le fond humoristique… pas vraiment drôle.
