L'histoire :
Dans une grande ville du futur post-apocalyptique, par une météo caniculaire, les jeunes et les vieux sont toujours en guerre. Comme d’hab’, les jeunes glandent dans les ruines, en écoutant du rap et en fumant des joints. Comme d’hab’, les vieux fulminent depuis la fenêtre de leur appartement en assistant à ce spectacle dégradant. Ils se réunissent en brainstorming afin de recueillir un maximum d’idées pour rendre impossible la vie des jeunes. Or la meilleur des idées qu’ils trouvent, c’est de refaire une seconde guerre mondiale – oui, parce qu’il y a rien de plus efficace pour remettre les choses en place qu’une bonne guerre. Mais bon, faudrait voir à faire en sorte que les nazis soient pas trop méchants cette fois, pour éviter les problèmes s’ils gagnent à la fin. Bon, en fait c’est nul comme idée. Pendant ce temps, les jeunes établissent un plan aussi crétin pour faire chier les vieux : puisque les vieux aiment bien les chiens, il suffit d’apprendre aux chiens à bouffer les vieux ! Or ce plan-là a lui aussi ses limites – si les chiens se retournent contre les jeunes, par exemple… Ou alors il faut des chiens méchants, mais gentils.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le concept du conflit ultime des générations inspire décidément beaucoup Mo/CDM. Auréolé de son prix Gotlib 2024 de l’humour, l’auteur de Forbidden zone, La Planète des riches et de Tirez sur mon doigt, monsieur le président récidive avec ce troisième recueil d’historiettes – prépubliées dans Fluide Glacial de guéguerres futiles. Le contexte est basique : dans une grande ville en ruines, une ambiance post-apocalyptique et une surchauffe climatique planétaire (car notre humanité n’a pas survécu à sa propre connerie), les vieux cherchent à pourrir la vie des jeunes et les jeunes cherchent à pourrir la vie des vieux, par tous les moyens, y compris les plus débiles. Ils échafaudent ainsi des attaques idiotes, se livrent à des courses-poursuites crétines, foirent magnifiquement tout ce qu’ils entreprennent et en reviennent finalement au statu quo. Le registre comique s’articule toujours sur le double ressort de la couillonnerie profonde et de l’exagération maximale – avec quelques vrais morceaux de running-gags. Le dessin est toujours aussi vif, caricatural et régulièrement panoramique dans les décors de désolation post-apo. On sentirait juste un léger essoufflement dans les idées de scénarios, moins percutants que sur les deux premiers opus.