L'histoire :
Henri-Xavier de Lapègre n’est pas au top de sa forme. En effet, il se retrouve depuis quelques temps à servir des cafés aux membres de son équipe et il est devenu de plus en plus irascible. Après avoir vu un médecin, le diagnostic tombe tel un couperet : Henri-Xavier est en pleine crise d’angoisse. Il va devoir prendre des anxiolytiques pour se soigner et essayer de se mettre un peu au repos ; et ce, même si le médecin ne lui a pas prescrit d’arrêt de travail. C’est alors que le parti pense à lui pour l’envoyer sur le terrain afin de briguer la mairie du petit village de Patelin-sur-Bouyasse, dont l’édile vient de quitter ses fonctions pour cause d’hospitalisation. Et même s’il y a des remous dans cette petite bourgade à cause d’un dossier explosif – dans tous les sens du terme – au sujet d’une vieille usine de produits chimiques qui fait débat parmi les habitants, Henri-Xavier de Lapègre accepte de se lancer dans la course à la mairie et de s’installer à Patelin-sur-Bouyasse. Mais avant son départ pour la campagne, l’homme politique s’aperçoit qu’il ne connaît rien des autochtones : quelle langue parlent-ils ? Ont-il des frigos ? Des machines à laver ? Faut-il se faire vacciner contre la peste ou le choléra avant de partir ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Campagne à la Campagne, Nena (scénario) et Thibault Soulcié (dessins) remettent le couvert, à l'aune d'une nouvelle campagne électorale en FRance (Départementales et Régionales de juin 2021). Ils continuent ainsi de disséquer la politique et ses petits arrangements sous le prisme de la vision hors-sol d’Henri-Xavier de Lapègre, envoyé en plein territoire rural pour briguer la mairie de Patelin-sur-Bouyasse. Et comme on pouvait légitimement s’y attendre, ce second tome d’Homo Politicus prend un malin plaisir à caricaturer le décalage entre la ruralité et le parisianisme des politiques. À la fois convenu dans ses approches mais terriblement subtil dans les situations, Campagne à la Campagne prend vite la forme d’un pamphlet contre le jeu politique et l’inconstance de ses représentants. Ainsi, entre la découverte d’une ruralité qu’il ne connaît pas et qu’il méprise mais avec laquelle il va devoir composer, Henri-Xavier de Lapègre va devoir aussi s’occuper de l’épineux dossier d’une usine de produits chimiques implantée dans la commune. Au final, même s’il enfonce des portes déjà (bien) ouvertes, ce second tome reste plaisant à lire et permet de s’en payer une bonne tranche en se moquant ouvertement des travers de nos élus et du truchement du jeu politique.