L'histoire :
A l’aide de figurines Playmobil® et d’un Skeletor, un médecin fait une reconstitution express et excentrique de la vie et de la mort, à l’intention d’un de ses patients, Sébastien Champion. L’objectif de cette mise en scène est de lui faire comprendre « en douceur » qu’il est condamné. En effet, en raison d’une mystérieuse maladie, Sébastien Champion n’a plus qu’une année de vie devant lui. Sébastien sort de cette consultation complètement déprimé. Il en parle devant un coca et un banana split à son meilleur ami, Malik, qui souffre, lui, d’une pathologie peu courante et peu pratique : il n’a pas de bras… mais il a tout de même deux mains, qui sortent direct de ses épaules. Peu épargné par la vie, Malik lui fait comprendre, en gros, que « quand on veut on peut ». Malik lui fait promettre que Sébastien essaiera tout pour vaincre sa maladie, même les méthodes alternatives les plus improbables. Première étape : le camp Chaumont. En compagnie d’une poignée d’autres candidats, Sébastien écoute ainsi le speech musclé et militariste de l’adjudant Chaumont, vétéran de la guerre du Golfe. Celui-ci pousse ses recrues à combattre avec de vraies armes. Mais la méthode est trop violente et perverse pour Sébastien. En Armorique, il tente ensuite les pratiques d’un groupe de hippies, des illuminés aux pratiques de druides, qui invoquent les pouvoirs telluriques et offrent en prime des extensions de pénis…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le concept de La méthode Champion pourrait se résumer à « mille et une thérapies fantaisistes pour lutter contre une maladie fatale ». Forcément fantaisistes, me direz-vous, vus les pseudos des auteurs. Sous l’impulsion du scénariste Monsieur le Chien (dont le vrai nom demeurera à jamais inconnu du grand-public), Pixel Vengeur (dont le vrai nom connu est Benoît Serrou) met en scène, avec la finesse de son dessin semi-réaliste, 11 historiettes allant de 2 à 5 pages, comme autant de chapitres. Hormis quelques-unes pour mettre en situation (l’annonce initiale, le plan d’attaque, la révélation à la famille), ainsi que la dernière que nous tairons afin de préserver votre plaisir de lecture, les autres exposent chacune une thérapie marginale. Les druides de Bretagne, le guérisseur du Périgord, entre les griffes des indiens guérisseurs Kayamauru du Brésil, la purée d’orties des hippies… Cette facette de l’album est hélas relativement réaliste : moult escrocs et illuminés mettent chaque jour au point des moyens de prospérer sur le dos du malheur d’autrui. L’intention des auteurs n’est cependant pas exactement de dénoncer cela, mais plutôt d’en profiter pour rythmer leur histoire de répliques enluminées et corrosives, option second degré hilarant, avec des situations incongrues et décalées, hashtag #maisoùvontilscherchertoutça. Rien que le personnage de Malik, avec ses mains à la place des moignons d’épaules, est surréaliste. Sans parler du personnage de Conan (que nous tairons pour préserver votre plaisir de lecture). Au vol, on note des hommages anecdotiques à Carmen Cru et au Marsupilami. Un principe drolatique est posé ; un tome deux reprenant la même posologie sera la bienvenu. Ordonnance renouvelable.