L'histoire :
Quinqua lambda, Sébastien Champion a appris de la bouche d’un médecin qu’il n’a plus qu’une année à vivre. Avec l’aide dévouée de son ami Malik – qui n’a pas de bras : il a les mains à la place des épaules ! – il tente dès lors de dénicher un moyen d’échapper à ce funeste destin. Il part aux quatre coins du monde à la rencontre de « méthodes » proposées par divers religions, sectes, groupuscules et charlatans… La moindre occasion, même totalement branlante, même abracadabrantesque, s’avère pour lui une échappatoire potentielle à tester. Ainsi, il se réveille à l’hôpital, après avoir miraculeusement survécu à une rafale de mitraillette. Fin heureux de cette résistance, le médecin déchante lorsque Champion lui apprend qu’il a une maladie incurable. Mais dans les jours qui suivent, il échappe encore à une double tentative d’assassinat dans sa chambre d’hôpital, par arme à feu et à l’arme blanche : deux vengeances ratées de la part de victimes collatérales de la quête de vie de Champion. Le rescapé-condamné se retrouve quelques jours plus tard dans les cimes enneigées des Pyrénées pour une thérapie « musicale » de choc, en compagnie d’autres aventuriers. Mais le groupe est petit à petit décimé par un yéti et des bergers zombies…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les tentatives de survie entreprises par l’anti-héros de cette série se déclinent en historiettes de 3 ou 4 pages, conformément aux besoins d’épisodes pour la parution du mensuel Fluide Glacial. Car à chaque fois, le mal nommé Sébastien Champion tente une méthode complètement foutraque pour vaincre la maladie incurable qu’on lui a diagnostiquée. Ça peut être dans les montagnes enneigées, dans une savane africaine ou chez les mafieux albanais. Tout est bon, pourvu que le scénariste Monsieur le Chien emploie une nouvelle méthode complètement foutraque et inattendue, et ainsi convoque le rire soudain et compulsif chez l'amateur de second degré. L’originalité métabolique du pote omniprésent Malik, qui est juste dépourvu de bras, sans explication, donne une idée du large registre comique possible. C’est d’ailleurs bizarre qu’il ne s’appelle pas Pete, plutôt que Malik (afin de jouer avec les « bras de Pete »). Ainsi, le lecteur se retrouve d’une page à l’autre dans des contextes éclectiques, ou face à des réactions saugrenues et venues de nulle part, au gré de l’imagination débridée des auteurs, sans autre forme de procès. Heureusement, Monsieur le Chien excelle dans l’exercice et le bidonnage est ainsi souvent assuré – à condition de lire l’album par petites doses, car d’une seule traite, le cumul de contextes variés finit par fatiguer. Pixel Vengeur met en scène et en dessin ces délires poilants et défaitistes, de son trait caricatural fin et maîtrisé.