L'histoire :
Les plus grandes fortunes mondiales en ont eu assez d'être tenus pour responsables de tous les maux de la Terre et la proie des moqueries les plus faciles. aussi ont-ils uni leurs fortunes pour construire une gigantesque station spatiale en orbite autour de notre planète, dans laquelle ils peuvent s'adonner à tous les fastes et débordements de luxe que leur permettent leurs comptes bancaires. Le minimum requis pour faire partie de ce club « Diamant », que les terriens ont baptisé « la planète des riches », est un compte en banque de 1 milliard de dollars. Ce jour-là, Monsieur et Madame Delatune intègrent la planète des riches. La navette qui les convoie depuis la Terre s'arrime au sas et se dépressurise. Ils sont accueillis par Jack O'Zeille et Mickaël Frik, deux des riches fondateurs de ce havre de paix pour super fortunés. Le couple Delatune s'attend alors à ce que des porteurs s'occupent de leurs bagages... Hélas, il n'y a pas de porteur au sein du club Diamant, car seul les membres dépassant le 1 milliard de dollar ont le droit d'y vivre ! C'est d'ailleurs le principal problème de la station : l'absence de domestiques, de petites mains, de servants... Madame Delatune fait alors une proposition : qu'un classement des fortunes soit établi et que chacun soit obligé de s'occuper de la fortune juste au-dessus de lui dans ce classement. Oui, mais alors qui s'occupera du dernier ? Une autre solution est alors envisagée : accepter un non-riche à bord pour servir de porteur. Mais un non-riche qui soit sourd et muet, afin d'éviter ses critiques, ses stigmatisations, son espionnage. Cette solution pose néanmoins une autre sorte de problème...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mo/CDM est désormais un pilier de Fluide Glacial (Mo, c'est son vrai prénom, de culture tahitienne ; CDM signifiait jadis « Chieur de Monde »... et c'est resté ainsi). A travers les historiettes publiées dans le magazine, il s'amuse souvent à stigmatiser et caricaturer à l'extrême, tantôt les savants et les militaires (dans Forbidden zone), l'avenir ultra connecté (dans Geek war ou What the future) ou, cette fois, les super-riches. Le syndrome du super-riche, c'est à dire de quelqu'un qui ne peut plus empêcher sa fortune de se tuméfier, mais qui refuse pour autant de la répartir vers autrui, a été jadis magnifié par Carl Barks et son Oncle Picsou. Un hommage à sa piscine remplie de pièces et de billets est d'ailleurs rendu en couverture de cette Planète des riches. En guise d'introduction de chaque historiette, Mo rappelle le contexte : à l'image de la principauté de Monaco aux mètres carrés exorbitants, les plus grandes fortunes de la Terre se sont ici coupées du monde pour vivre dans l'opulence la plus extrême, en orbite autour de la terre, au sein d'une station spatiale délirante de luxe et de caprices hors de prix. C'est l'occasion pour Mo de souligner le ridicule de l'égoïsme pécuniaire (la sur-possession d'argent ne fait assurément pas le bonheur) et de confronter ses super-riches à différentes problématiques de ce statut, pourtant envié par beaucoup. Les ressorts humoristiques sont cependant légers, moins percutants et originaux que sur ses autres séries, mais surtout assez répétitifs. L'abus d'opulence nuit toujours au bon sens pratique... CQFD. Sur le plan graphique, Mo est un peu en mode automatique : ce sont toujours un peu les même trombines qui sont mises en scène, et le luxe se caractérise souvent avec des lustres rutilants dans le haut des cases aux premiers plans. Ce recueil de 8 historiettes servira tout de même d'exutoire aux pauvres jaloux que nous sommes (presque) tous..