L'histoire :
New York, début du XXème siècle. Mister Carson, homme d'affaire et milliardaire, accepte de recevoir Miss Willoughstone, journaliste prude, dans son building en construction. Cet ancien cow boy est fier de sa réussite et il accepte de se raconter à la presse, pour édifier sa légende. Il l'emmène visiter plusieurs pièces de ses appartements, dans lesquelles se trouve à chaque fois un tableau différent. En premier lieu l'histoire des Retrouvailles, en Arizona, en 1873 : un notaire a réuni les enfants d'un ami pour leur lire une lettre de leur père. Ce dernier annonce avoir fait fortune à Paris et leur indique l'emplacement d'un coffre leur permettant le voyage vers l'Europe. A peine le notaire a-t-il terminé la lecture, que les quatre héritiers cupides se ruent vers ce "trésor"... en cherchant à s'éliminer les uns les autres. L'un, dans un étroit canyon, fait tomber un gros rocher sur le corps d'un autre. Mais ce tueur est aussitôt flingué par un autre... À la fin, il n'en reste plus qu'une pour ouvrir le coffre (dont l'emplacement a été découvert et creusé par un autre). Et quand elle l'ouvre enfin, c'est pour découvrir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec la complicité du dessinateur Damien Geoffroy, Olivier Supiot – ici scénariste – satisfait au format des histoires courtes, qui permet les prépublications au sein du mensuel Fluide Glacial. Notons que c’est le second album que ce duo publie, après avoir revisité les codes de la science-fiction dans Les déboires intergalactiques de Taj le survivant. Le titre ne fait pas mystère du registre cette fois parodié : ce sont les codes du western que le duo malmène, sans les détourner précisément, mais en cherchant souvent un contrepied gentiment amusant. Car il faut le reconnaître, les ressorts de ces historiettes qui avancent vite (format court oblige !) sont souvent un peu cousus de fil blanc… mais ils ne manquent pas leur vocation de tourist-tour des mythes du far-west. On croise ainsi des malédictions indiennes, des cowboys rustres et sanguinaires, des chasses au trésor ou à l’homme, un prédicateur embarrassant, un duo de colporteurs pas bien malins… et il y a même le plus célèbre cow-boy du 7ème art, John Ouène. Les auteurs ne s’interdisent pas non plus le recours au fantastique ou les anachronismes. Comme dans Taj, toutes ces histoires sont reliées par un fil rouge qui introduit et conclut l’album – la rencontre entre la journaliste et le milliardaire, dans un gratte-ciel en construction. Le dessin de Geffroy, très expressif sur les personnages, offre parfois des décors en dehors des sentiers battus et se révèle une fois encore le meilleur atout de ce recueil.
