L'histoire :
Gai-Luron est amoureux de Belle-Lurette. Follement, éperdument, passionnément. Enfin, à sa manière, tout de même, c'est à dire pas très passionnée ni folle. Franchement pas éperdue. En un mot, il patine. Grave. Incapable d’avancer dans sa relation, il se retrouve même dans une fâcheuse posture : Belle-Lurette a rencontré quelqu’un. Il s’appelle John-Michael, il travaille pour Médecins du monde. Il est jeune, branché, il aime danser et rend Belle-Lurette heureuse. Par conséquent, Gai-Luron est malheureux. Il déprime, prêt même à s’engager dans une carrière à haut risque. Prof. Mais non, tout de même pas... Avec l’aide de son ami Jujube le renard, il décide de reconquérir sa bien-aimée. Premier objectif : trouver un job qui claque. Comme traducteur franco-russe. Dur quand on n’est ni dynamique, ni travailleur, ni motivé. Alors Jujube propose de remonter le temps. Loupé aussi. Devenir ami avec l’ennemi ? Non. Lui ouvrir les yeux ? Raté. Comme d’habitude, Gai-Luron n’arrive pas à grand-chose…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
30 ans après, he’s back. Et il n’est pas content. Enfin, pas plus que d’habitude. Mais pas plus content non plus. Stoïque, quoi. Et un brin endormi aussi. Et lent à l’allumage. En tout cas, toujours amoureux de Belle-Lurette, et pas plus avancé qu’il y a 30 ans. Ce couple impossible n’a pas pris une ride, Gai-Luron est l’amoureux transi, timide à l’excès, gaffeur ; et Belle-Lurette l’amoureuse pas toujours patiente, mais toujours en attente d’un mouvement de son aimé. Auprès d’eux, Jujube est toujours de bon conseil. Et les guest-stars sont nombreuses, de Super-Dupond à Clark Gaybeul, en passant par les auteurs mis en abyme jusqu’à s’appeler pour se mettre un coup de pression (Pixel à Fabcaro : « On reprend Gotlib, mince, Le Maître ! »). Le tout est drôle (très), déjanté, les codes et les cases explosent, les genres se mêlent (la scène de western chère au Maîîîîîîître est hilarante), bref, c’EST du Gotlib. Ah non, attends. C’est vachté ressemblant en fait. Fabcaro a récemment repris Achille Talon avec Serge Carrère et avec succès. Le ton est bon, les gags aussi, et le dessin de Pixel Vengeur est fidèle à celui de Gotlib, qui savait faire exploser les genres, travailler les collages, les plans... L’invention est à tous les étages, les rires aussi. Bref, une réussite. Bon choix, Marcel.