L'histoire :
Eddy Lebrac est fils de rocker. Au lycée, ses aînés le chambre d’ailleurs sur le sujet, raillant la vieille « béhème » de son paternel. Lucille est la sœur d’Eddy. Elle va au même lycée mais, alors que son frère défend leur père, elle, le trouve franchement ringard. Lucille fume, n’en déplaise au vieux. Elle arbore aussi un look franchement gothique. Alors les cours de gratte donnés par Lucien… Lucien, c’est donc le papa d’Eddy et Lucille. La cinquantaine arrivée, Lucien a toujours la banane ! Au sens propre comme au figuré. Il a toujours la pêche et n’a point perdu son sens de l’humour. Un humour terrible mais nécessaire pour survivre aux leçons de guitare qu’il donne a ses élèves loin, très loin d’avoir le talent d’un Jimmy Hendrix (…). Ce soir à la télé, y’a OM – PSG. Sa journée terminée, Lucien se dépêche donc de rentrer. Sa femme – toujours occupée à tapoter sur son portable – et Eddy ont déjà dîné. Lucille n’est pas rentrée. Lucien trouvera bien quelque chose au frigo. Impossible en revanche de regarder la télé, Eddy est encore devant sa console. L’adolescent a pourtant des devoirs à faire. Ben oui, les maths, il y’comprend rien. Sur suggestion de sa femme, Lucien se retrouve de corvée « mathématiques ». Les fractions et les divisions, y’a longtemps qu’il n’y a pas touché mais rien ne résiste à Lucien ! Après tout, y’a que quelques pages à (re-)lire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Huit ans qu’on l’avait quitté ! Huit ans d’attente longue et incertaine. Lucien reviendrait-il ? Margerin a-t-il perdu la main ? Que nenni les amis ! « Papi » Frank fait de la résistance et nous revient tout feu, tout flamme. Qu’on se le dise : Lucien a toujours la banane ! Certes ; il a pris du bide. Un peu beaucoup même. La faute aux années – la cinquantaine tout de même ! – Le héros BD rejoint ainsi son papa, l’écart entre eux se creusait de trop. Si l’enveloppe a vieilli, Lucien lui est resté le même. Il nous ressort son perfecto (le vrai, l’authentique, et non une « copie en vachette » comme il dit) pour une remontée remarquée sur les planches, au sens propre comme au figuré. La banane la plus célèbre de la bande dessinée franco-belge est peut-être née dans les 80’s mais ses aventures se lisent toujours avec autant de plaisir. La petite famille à Lulu, imaginée par Margerin, nous régale de personnages hauts en couleurs. On ne s’ennuie pas un instant et l’on se marre franchement. « Papi » joue du choc générationnel, des codes et modes. Bref, il fait preuve d’inventivité, puisant dans (son) quotidien les ingrédients d’une intrigue réussie. Côté dessin, la main demeure alerte. Le même trait « gros nez », semi-caricatural, qui fit et fait le succès populaire d’une série supra-accessible. Un concentré d’humour et d’humeurs réjouies. Margerin l’a promis : il remettra le couvert sous peu. Retour gagnant donc pour l’impayable Lulu. A noter que l’ensemble de ses albums renaissent chez Fluide à l’occasion de son transfuge (en provenance des Humano.). Et bonus : l’actualité de « Papi » Frank !