L'histoire :
A la Maison Blanche, un conseiller du président américain lui annonce que les derniers sondages attestent que l’humanité est totalement déprimée, au bord du chaos psychologique. Une solution se présente pourtant, à travers le professeur Von Drole, un inventeur expatrié allemand. Ce dernier dévoile son invention : un robot humanoïde qu’il a baptisé Supergagman et qui est capable de produire en grosse quantité des gags en 1 page absolument hilarants, susceptibles de redonner le sourire à tous les concitoyens du monde. Dubitatif, le président demande à voir. Le professeur Von Drole lui donne alors à lire 11 premières planches.
Un cowboy solitaire arrive dans une petite ville du far west. Il entre dans le saloon où malgré les nombreux clients, il règne une ambiance tendue et silencieuse. Le barman demande « Qu’est-ce que j’vous sers ? ». « La bite, mais pas trop fort », réplique le cow-boy facétieux. Dix minutes plus tard, il pendouille mort au bout d’une corde, ignorant que la ville où il venait de faire étape s’appelle Padumour Town.
Deux escargots foncent l’un vers l’autre, à la vitesse de 0,000001 km/h. Du fait de leur lenteur, ils ont largement le temps de s’interpeler : « Ralentissez ! – C’est ce que je fais, je pile ! – Mais pilez plus fort ! – C’est à vous de changer de trajectoire – C’est ce que je fais je braque… » Nonobstant, deux heures plus tard, c’est le drame. Etant donné l’élan des gastéropodes, la collision brutale était inévitable. Ils se retrouvent bien amochés à l’hôpital…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture et le titre ne font pas mystère du genre d’humour pratiqué dans ce recueil de gags de Mo/CDM. L’histoire introductive (et interlude) du président américain, à qui l’on présente des humoristes de bande dessiné tous plus capables les uns que les autres de rendre le sourire à l’humanité déprimée, est un prétexte et un lien entre moult gags en une planche sans rapport les uns avec les autres. Chaque lecteur/trice ayant une perception différente des registres zygomatiques, l’impact de ces gags sera par définition divers sur l’objectif de l’esclaffement. Pour autant, Mo/CDM parvient extrêmement bien à varier les ressorts comiques et il diversifie aussi fort bien les contextes, surfant souvent sur ses thématiques de prédilection. Il y a des cow-boys, des chasseurs de trésors sous-marins, des rongeurs de petites tailles, des savants fous et nuls, une famille de super-héros, des sirènes à la retraite, des extraterrestres avec de sales bobines… Et soudain, au milieu de tout ça, surgissent face au vent des pépites déclencheuses de fous rires. Mo/CDM est décidément un digne héritier de Gotlib.