L'histoire :
En 1986, Kris visite pour la première fois les sites de Verdun dédiés à la Grande Guerre. Il n’est qu’un gamin, mais il comprend néanmoins l’horreur, l’absurdité et il s’interroge sur les destinés et les états d’esprit des acteurs qui se sont retrouvés absorbés par ce conflit.
En août 1914, tandis qu’on enporte le cercueil de Jean Jaurès vers Albi, des miliers de soldats se mobilisent pour partir au front. Parmi eux, l’écrivain Charles Peguy n’a pas cherché à se soustraire à ses obligations. Il est lieutenant et dirige une compagnie d’infanterie sur le font de la Somme…
En novembre 1915, Vera Leighton attend à son domicile de Brighton le retour de son mari Roland, en permission pour Noël. Mais le 22 décembre, un coup de téléphone lui apprend sa mort. Foudroyée par cette nouvelle, elle se souvient…
Le tonnelier Louis Barthas a 35 ans le jour de la mobilisation générale. Ce lettré, socialiste, pacifiste et antimilitariste traversera la guerre sans être jamais tué. Il couvrira des carnets de notes, précieuses pour qui s’intéresse à l’équilibre psychologique des poilus…
Un cliché du maréchal Deloche portant d’étranges chaussettes et un roman du soldat Gabriel Chevallier sur La peur, intriguent Kris et Maël lors de leurs recherches…
A en croire les clichés qui nous sont parvenus de la guerre, les poilus étaient tous « des vieux ». Or sur 9 millions de morts au combat entre 1914 et 1918, 12% avaient moins de 20 ans et 60% avaient entre 20 et 30 ans.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les quatre tomes de Notre mère la guerre constituent l’une des plus justes et touchantes BD concernant la Première Guerre Mondiale. Les auteurs Kris et Maël ont été, à juste titre, couverts d’éloges pour cette œuvre remarquable, qui leur a demandé un immense travail documentaire. La quadrilogie terminée, elle continue de les habiter. D’autant que les événements commémoratifs du centenaire affluent désormais et qu’on les sollicite sans cesse. Une résidence d’auteurs à l’abbaye de Saint Riquier leur donne alors l’occasion de rebondir sur cette page importante de notre Histoire. Avec la participation de la Mission du Centenaire, des éditions de la Gouttière et de Futuropolis, les « Chroniques » sont nées, qui recueillent ici 5 historiettes comme autant de focus issus de témoignages de poilus anonymes ou célébres. Maël dessine l’introduction et la conclusion, mettant en scène son propre scénariste visitant à deux époques de sa vie un site de Mémoire. Puis l’entrée en guerre est vécue aux côtés de Charles Peguy (dessinée par Damien Cuvillier). Viennent ensuite l’insupportable attente et le deuil d’une femme anglaise concernant son mari et son frère (dessinée par Edith). Là, un poilu socialiste qui a miraculeusement traversé la guerre indemne a noté les affres du conflit au jour le jour (par Hardoc). Vincent Bailly illustre encore la question de la peur, de l’inévitable lâcheté, avant que Jeff Pourquie dessine quelques visions de jeunes gens de notre époque sur la participation des « gamins » à travers la guerre. Cet ouvrage documentaire réussi, touchant, d’une grande justesse de ton et d’esprit, vient en parfait complément de Notre mère la guerre.