L'histoire :
Dans la ville noire d’Édimbourg, Archibald Weir assiste impuissant au énième jugement de son père qui rend la justice Écossaise à coup de mise à mort par pendaison sur le gibet de la place publique. Cette fois-ci, cela en est trop, il ne peut s’empêcher de lâcher « c’est un assassinat, c’est un défi à Dieu ». Son ami Frank Innes essaie de le ramener à la raison en l’écartant de la foule. Mais le mal est fait, ses propos sont rapportés à son père. Le juge pendeur fait la morale à son fils et place la justice au-dessus de toute considération familiale. C’est pourquoi Archibald devra passer la nuit en prison pour outrage. Mais ce n’est pas tout, ce brillant étudiant en droit devra abandonner ses études pour se consacrer au domaine familial. Son père l’envoie séance tenante à Hermiston pour faire prospérer la ferme. Le jeune homme se plie aux exigences de son père et rejoint la lande. Au cœur de cette écosse paisible et dure, Archie s’occupe au domaine et se noie, le soir venu, dans les histoires de Christie, la maîtresse de maison du domaine d’Hermiston. Cette dernière lui raconte la légende de la pierre du tisseur, ainsi que les hauts faits de sa famille, les Elliott. Alors qu’il arbore un air mélancolique, Archibald se rend à la messe du dimanche et y rencontre Christina Elliott, une magnifique jeune femme. En rentrant au domaine, son vieil ami Frank Innes lui rend visite. Une visite de mauvaise augure...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Futuropolis, éditent l’intégrale d’Hermiston, le récit de Jean Harambat basé sur l’œuvre inachevée de Robert Louis Stevenson (Docteur Jekyll et Mister Hyde, L'île au trésor...). Cette version intégrale comprend les deux tomes publiés en 2011, Le juge pendeur et Les Quatre Frères Noirs, agrémenté d’un petit cahier final avec l’explication de l’œuvre de R.L. Stevenson par Harambat. De prime abord, lorsqu’on ouvre l’ouvrage, l’amateur de bulles peut être interpellé par le dessin. Dans un style graphique « simple », sans grande fioriture et proche du croquis, le dessin n’est pas la qualité première de l’œuvre. Cependant, il sert l’album pour illustrer, supposer une lecture agréable et s’efface devant la force du récit. C’est effectivement ce dernier point qui est important : le récit. Il est l’élément central de l’œuvre. Le récit d’un jeune homme s’obligeant à respecter son père de par l’autorité parentale, mais aussi de par sa fonction de sénateur de la cour de justice, lord juge. Le récit dénonce la justice de l’homme qui condamne à la peine capitale, défiant ainsi la justice de Dieu. Il montre que le niveau social de tout à chacun est un frein face aux sentiments amoureux. Ou encore il met en scène la trahison de l’amitié et la vengeance. Tout un panel de pistes de lecture et d’interprétations qui correspondra à bon nombre de lecteurs. Ainsi n’hésitez pas à passer au-delà de vos a priori sur le dessin et laissez-vous emporter dans une lande écossaise venteuse et poétique.