L'histoire :
Nathalie est un peu surprise de constater que c'est le patron de l'entreprise suédoise en personne qui la reçoit pour examiner sa candidature. Cet homme d'un certain âge a vu sa photo sur le bureau du DRH et a décidé de rencontrer la très jolie jeune femme. Charles Delamain apprend qu'elle est mariée, mais il l'est lui-même, après tout. Il décide très rapidement de l'embaucher. Ses tentatives de séduction ne seront pas réellement relevées par sa brillante collaboratrice, dont les premières années de carrière démontrent le talent impressionnant. Il faut dire que Nathalie est totalement amoureuse de son mari François, au point de ne pas remarquer à quel point son charme opère sur les autres hommes. Mais lorsqu'un dimanche, elle s'endort sur son canapé, alors que François part courir, elle ignore que sa vie va basculer. Il est renversé par une camionnette en traversant une route et meurt sur son lit d'hôpital. Il va falloir quelques mois pour que la jeune femme reprenne le travail. Et lorsqu'elle va à nouveau croiser Charles, mais aussi ses nouveaux collègues Chloé puis Markus, elle sera devenue une autre femme. Qui va commencer une nouvelle vie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec un best-seller de la trempe de La Délicatesse, il est prudent d'éviter la comparaison entre la version BD et le roman dont il s'inspire. Cyril Bonin a suffisamment d'expérience pour donner sa propre lecture d'une histoire connue du grand-public. Il s'en empare avant tout par sa patte graphique reconnaissable sans coup férir, celle d'un des illustrateurs actuels les plus originaux. Ses personnages sont à la fois légers et précis, loin de toute facilité ou caricature. Même si le dessinateur a visiblement choisi de ne pas forcer son talent et de livrer un de ses albums les plus rapides, son rendu des sentiments et du ressenti des personnages est épatant. Une sorte de douleur entoure Charles, tandis que la personnalité de Markus prend insensiblement le dessus sur tous les autres, malgré ses vestes aux couleurs bizarres. L'accroche est permanente et le récit démarre très vite, en évitant l'écueil de tenter de tout décrire ou de tout inclure. Les rebondissements sont nombreux et l'album est tellement prenant qu'on aurait envie de passer un peu plus de temps pour s'arrêter sur des moments particuliers. A moins que, pour vivre un peu plus intensément les expériences fortes de Nathalie, on choisisse de lire ou relire le roman de David Foenkinos. Qui risque paradoxalement de subir une forme de comparaison littéraire inversée...
