L'histoire :
Les gens font la queue, comme d'ordinaire, pour accéder au musée du Louvre. Mais tous ne sont pas au courant de la nouvelle norme mise en place pour accéder au musée. Dorénavant, les hommes majeurs doivent se dévêtir complètement, et stocker leurs vêtements dans une consigne à l'entrée du musée. Ils doivent parcourir les allées et regarder les œuvres en étant complètement nus. Les femmes ne sont pour le moment pas concernées par cette mesure. Pour comprendre le pourquoi du comment de cette nouvelle règle, il faut remonter six mois auparavant. Alors en fonctionnement classique, trois jeunes garçons en visite scolaire profitent de l'inattention générale pour s'éclipser et s'attarder sur une sculpture d'une femme nue. Ils se filment en train de la peloter, de regarder ses fesses, ses seins, avant de repartir comme si de rien n'était. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas les seuls à abuser de ces œuvres d'art, par le regard et par les gestes. Bien au contraire, ces attitudes sont monnaie courante et finissent par excéder les statues. La femme de ménage du Louvre veille sur ses protégées, les femmes nues des tableaux, des sculptures. Elle les comprend et alerte son collègue et la direction. Ces femmes sont à bout, elles vont finir par s'émanciper de ces regards. Personne ne la prend au sérieux, jusqu'au jour où toutes les femmes nues du musée commencent à disparaître... Comment rétablir une situation catastrophique pour le musée du Louvre ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'autrice Zelba a déjà signé bien d'autres BD. Mes mauvaises filles est son plus récent. Elle s'associe cette fois-ci avec Futuropolis et les éditions du Louvre, pour proposer un nouvel album dans la collection Musée du Louvre. Le cadre de son histoire est donc le célèbre musée et propose un axe atypique. Elle met en effet en parallèle la nudité, la représentation du corps des femmes dans les œuvres d'art (la plupart du temps soumises, hypersexualisées) et la misogynie, le sexisme ambiant à notre époque. Car si les femmes sont importunées dans leur vie quotidienne, les statues, les peintures, représentant des femmes nues, le seraient tout autant ! Gestes ou regards déplacés, cela fait aussi partie de leur quotidien. L'introduction est peut-être un peu longue... La mise en situation aurait pu être raccourcie, pour laisser davantage de place aux apports explicatifs, qui nous en apprennent plus sur l'histoire de l'art. L'humour est utilisé par petite touche pour sensibiliser au sujet, et les traits peuvent parfois rappeler la caricature. Graphiquement, la BD est en noir et blanc, et une couleur dominante, changeante selon les situations, apporte du relief. Cette bande dessinée questionne sur nos comportements, sur les rapports hommes-femmes, mais aussi sur les liens étroits entre art et réalité quotidienne.
