L'histoire :
A son retour d'Extrême-Orient, Winston Smith apprend la mort d'Adam Wilkinson, son ancien tuteur. Il se rend à Land Priors où il retrouve Julia Wilkinson, son ancienne amante, qui malheureusement a perdu la tête. Il se rend sur la tombe de sa mère Christine Schmidt et rend visite au Comte Ashwood, chez lequel elle officiait. Winston aimerait connaître l'identité de son père et trouve qu'il ressemble à Douglas Ashwood, son fils. Mais le Comte Ashwood est catégorique : son fils aimait les hommes et, de ce fait, ne pouvait être son père... Pris au dépourvu et sans un shilling en poche, Winston Smith met le cap sur Londres. En cette année 1926, le jeune homme trouve une place dans les cuisines d'un restaurant à la mode. Treize heures par jour, pour un salaire qui lui permet tout juste de se nourrir et de se loger. Désemparé, il se met, le soir, en rentrant, à l'écriture de son premier roman, commencé quelques semaines plus tôt sur le steamer qui le ramenait en Angleterre en compagnie de Meredith Stanford... D'ailleurs, la jeune femme n'est pas insensible à son charme et pose ses jalons pour qu'il lui demande sa main...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'incroyable destin de Winston Smith continue de plus belle, avec une flopée de rebondissements, rendant nos vies aussi plates que les théories des platistes. La vie de Winston Smith est trépidante à souhait, bien mise en valeur par le formidable travail narratif de Christian Perrissin. Les off retranscrits avec une typo dactylographiée sont consacrés aux pensées du protagoniste, éclairant sur son ressenti et ses impressions face aux situations présentées. Quant aux dialogues, ils sont toujours aussi bien exécutés, avec une pointe d'humour so british. Ici, le changement de rythme de l'histoire s'impose : Winston prend de l'épaisseur, montrant sa noirceur. Acculé, il trouve un échappatoire par le biais de George Orwell qui l’emmènera avec lui à Barcelone se battre aux côtés des républicains espagnols. Saluons aussi l'excellence du trait de Guillaume Martinez, qui a su, au fil des tomes, rendre son dessin vif et dynamique, malgré un récit à l'accent très classique. Ses couleurs patinées nous renvoie dans un passé restitué avec brio, comme dans un bon épisode de la série Downtown Abbey. L'avant-dernier tome est attendu avec une impatience non dissimulée...