L'histoire :
Ça y est, cette fois, c’est la bonne ! Après avoir évoqué plusieurs fois son départ, et même avoir pris l’avion et l'avoir contraint à faire demi-tour (tome 9 d'Akissi, Aller-retour), Akissi se pose sur le sol français. Adieu, la Côte d’Ivoire et la douceur de vivre du pittoresque quartier de Yopougon. Bonjour la grisaille, la pluie qui redouble et la mauvaise humeur qui sont chroniques à Paris. Heureusement, Akissi est en compagnie de son frère Fofana. Ils viennent s’installer chez leur papi (enfin, leur grand oncle, mais c’est plus simple de le surnommer comme ça) pour étudier dans un collège français. Fraîchement arrivée sur la capitale, Akissi est toute contente de découvrir une nouvelle vie. Elle est impatiente à l'idée de prendre le chemin de l’école. Le matin, elle croise Émile, un SDF et discute avec lui. Elle s’amuse à courir pour faire s’envoler les pigeons. Elle est étonnée de découvrir que les voitures s'arrêtent au passage clouté. En arrivant devant l’école, après avoir effectué quelques tours et détours, c’est le gardien qui lui ouvre la porte et qui lui annonce que c’est fermé… parce qu’on est dimanche. Akissi est vraiment impayable avec sa jolie maladresse.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous connaissez sûrement Emily in Paris, la série qui cartonne sur Netflix. Vous allez désormais découvrir Akissi à Paris, qui ne manquera pas de vous faire rire, tant la jeune ado ne loupe pas une occasion. Marguerite Abouet s’est directement inspirée de ses souvenirs. Quelque part, Akissi, c’est un peu elle ! En effet, à l’âge de 12 ans, la scénariste a authentiquement accompli le voyage vers la France, pour y poursuivre ses études, en compagnie de son frère. « Mes parents ont décidé de faire partir mon frère et moi... à son grand désespoir, car il pensait s'être enfin débarrassé de sa petite sœur ». Au gré des chapitres, la scénariste d'Aya de Yopougon aborde des thèmes du mal-être adolescent, de l'exclusion à travers le personnage d'Émile, le SDF, l'émancipation, mais aussi le déracinement. L'idée étant de faire grandir l'héroïne avec son lectorat. On peut dire que l'essai est réussi. Mathieu Sapin au dessin délaisse l’ambiance colorée d’Abidjan pour Paris, l'occasion de dessiner les rues fourmillantes de la Capitale. Les couleurs sont moins chamarrées, mais la joie de vivre communicative d'Akissi en mode préado est bien présente ! Que les fans d'Akissi se rassurent : Akissi continue en parallèle, Akissi à Paris ne marque pas la fin de la série-mère.
