L'histoire :
Perchée sur un arbre, Yseult observe Tibure, un jeune paysan aux traits fins. Quand soudain, un dragon surgit de nulle part et vient semer le trouble dans la quiétude campagnarde. Un jeune homme sans peur et sans reproches, armé d’une lance et d’un bouclier, brave le danger et s’attaque bille en tête à l’animal chimérique. Après une lutte épique, le dragon cède sous les coups de lance du valeureux combattant. Mais le jeune homme est brûlé à vif. Yseult le ramène dans sa demeure et lui applique un onguent pour guérir ses blessures. La mère d’Yseult, magicienne, parvient à le libérer de cette enveloppe de croûtes et soigne le chasseur de dragons. Il s’appelle Tristan. Celui-ci lui raconte qu’il a une quête à poursuivre : retrouver la fille à qui appartient le cheveu d’or et la ramener à son oncle, le Roi Marc, pour qu’il en fasse son épouse. Mais Yseult n’est pas de cet avis, elle est amoureuse de Tristan, pas de ce roi, qui la considère comme une simple marchandise. Pour aller dans le sens de sa chère et tendre fille, la mère d’Yseult confie à Yseult un philtre d’amour. Yseult, accompagnée de Bringien, sa meilleure amie et confidente, et de Tristan, embarque sur un bateau, direction les contrées du Roi Marc…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tristan et Yseult est l’une des premières grandes histoires d’amour de l’histoire de la littérature. À ranger à côté des fameux Roméo et Juliette de William Shakespeare ou Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. Cette légende celtique de tradition orale, née au XIIème siècle et retranscrite par Chrétien de Troyes (pour la version la plus communément répandue) raconte la passion fusionnelle entre deux êtres qui bravent les obstacles (l’adultère) grâce à une fidélité à toute épreuve. L’amour en sort vainqueur. Ici, Agnès Mauprès réinterprète ce conte à sa sauce avec un verbe moderne et sans détours : Tristan et Yseult consomment leur amour sauvage, le Roi Marc est végétarien… (Pépin le) Bref, la narration subtile et légère est palpitante, mais pas sans fond, au point de divertir dans un flot d’espiègleries. Loin de vivre un amour courtois et pudique, les deux amants nous gratifient de belles parties de jambes en l’air. Le dessin ligne claire de Singeon et ses couleurs vives comme l’éclair offrent une narration illustrée enlevée avec des moments de bravoures graphiques dans ses cases en une planche. C’est un véritable théâtre visuel où les coups (de théâtre) sont légion et où l’amour des deux tourtereaux saute aux yeux. Un pari audacieux relevé haut la main par un duo à la créativité débordante !