L'histoire :
Après bien des épreuves, nos trois orphelins, toujours accompagnés du chat philosophe Turolde, arrivent enfin à la mer tant désirée. Ils pensent être parvenus à se trouver une place dans ce monde où règne la bêtise. Ils coulent tout d’abord des jours heureux sur la côte, où les villageois semblent les avoir acceptés. Mais lors d'une visite en ville (leur première à tous), ils tombent nez à nez avec Dom Martincus, qui se souvient bien de leurs méfaits et tente de les arrêter. S'ensuit une échauffourée qui laissera des traces sur le village et sur nos héros. Une traque impitoyable commence, avec de graves répercussions qui vont bien au-delà de ce que pouvaient imaginer les trois orphelins…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome introductif, voici la suite et fin de l'adaptation du roman de Claude Daubercies (paru aux éditions du Bon Albert en 2000, puis 2003 pour la réédition au Seuil). Le même duo d’auteurs, composé de Denis-Pierre Filippi au scénario et de Marco Bianchini au dessin, nous entraîne un peu plus loin dans ce moyen-âge décalé et saupoudré de fantastique, où les inégalités sont très marquées et où domine une foi aveugle et crasse. Le premier tome servait pleinement d'introduction ; ce tome 2 nous en apprend plus sur Turolde, qui s'avère être un observateur impliqué et un éducateur bienveillant, en aidant les orphelins à gagner en maturité. Ce qui fait de ce diptyque une ode au savoir et à la réflexion, et qui contraste avec le monde dépeint gangrené par l'ignorance. Ce monde obscur est finement mis en images par Bianchini. Bien qu'assez classique, son dessin colle parfaitement à l'univers re-masterisé par Filippi. Une mention spéciale est à décerner également au superbe travail de colorisation d’Irène Häflinger, qui enjolive énormément le dessin. Malgré toutes ces qualités, tant graphiques que scénaristiques, ce 999 à l'aube de rien du tout reste une fable initiatique très classique, où la quête d'un sens à la vie prévaut sur tout le reste et… nous laisse sur notre faim quant à sa résolution.
