L'histoire :
Des mercenaires bodybuildés aux QI d’huitres sont armés de blazers au plasma dans une jungle étouffante. Ils accompagnent des prêtres. Ils sont encerclés par des hommes primitifs habillés de fleurs. Le chef de la délégation décide de les attaquer. Alors que les mercenaires tirent dans le tas comme des bœufs, deux hommes leur demandent en vain d’arrêter. Ils ne sont pas écoutés, et même moqués. A la fin du carnage, les mercenaires s’aperçoivent qu’ils n’ont touché aucun sauvage. Aucun cadavre n’est visible, et chaque mercenaire s’est dédoublé. Fou furieux, ils s’entretuent pendant que, sur les hauteurs de la jungle, en équilibre sur le squelette d’une bête colossale, un vieillard danse. Deux mois plus tôt, ces hommes étaient partis de Terrant, envoyés en expédition sur la planète Arcadia, planète maudite qui avait déjà vu deux missions disparaître. A leur tête, des prêtres du dieu Om, conduits par Fra Fortunato, tous auréolés d’un triangle. A part les mercenaires qui les défendent, deux hommes se détachent de la troupe, Ishoa, un Yid, et Maki, un Mussel.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une religion hégémonique, violente et servie par des prêtres hautains a semé la guerre et la violence aux quatre coins de la galaxie, au nom d’un dieu d’amour. L’histoire se répète même dans les étoiles pour Georges Bess qui prend un malin plaisir à faire de ces gens d’Eglise de détestables porcs imbus de leurs personnes et inhumains. Ils sont d’ailleurs défendus par des bandits à qui on a promis la liberté contre une expédition qui ressemble bien à un suicide, tant les deux précédentes n’ont plus jamais donné de nouvelles. Tous ces horribles sont par ailleurs accompagnés par deux jeunes gens a priori normaux, qui ne sont pas de la confession générale mais de deux peuples massacrés. Les Yids et les Mussels ressemblent en effet férocement aux juifs et aux musulmans. Le règlement de compte avec l’inquisition catholique fleure bon les années 70, pour George Bess. Il livre un monde cohérent et inquiétant, fascinant par certains moments, avec toute la complexité chère à la science-fiction. Son trait fin et précis découpe des personnages pleins de caractère, pour la plupart détestables. Certaines caricatures sont parlantes, comme Paganini qui est un sosie de l’acteur Danny Trejo. Les décors sont beaux, étranges et rendent un bel hommage aux space-opéras. La fin est chargée de suspens et donne une furieuse envie de lire la suite.