L'histoire :
En cette année 1909, le port de Cancale en Normandie attend le retour d'un navire de pêche armé par Mr Le Bannec. Sa fille Maureen est secrètement amoureuse du capitaine belge de ce bateau. Mais lorsque l'Aurore arrive enfin à quai, un mouvement de grève se dessine, auquel les syndicalistes voudraient associer les marins du bord, en interdisant son déchargement. L'armateur intervient en personne sur le port, et c'est finalement le bosco du navire, un vieux marin qui travaille pour lui depuis des décennies, qui lui propose une discussion pour tenter d'apaiser la situation. Mais lorsqu'ils se trouvent dans le manoir de Le Bannec, en compagnie du capitaine Larson, une dispute éclate. Involontairement, le vieil homme abat le maître d'équipage d'un coup de feu. Il accuse alors Knut Larson, qui n'a d'autre option que de fuir la Normandie pour retourner à Ostende. Larson décide alors de s'enrôler au sein d'une expédition vers le Pôle Sud, menée par Roald Amundsen. Il se trouve désormais partie prenante du conflit direct avec une expédition britannique menée par le capitaine Scott, à bord de laquelle se trouve Lawrence Oates, le propre cousin de Maureen. Au cœur de la fabuleuse course pour la conquête du Pôle Sud, Maureen va-t-elle réussir à reprendre contact avec celui qu'elle aime ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la veine des grands récits historiques qui inspirent nombre d'éditeurs depuis quelques années, c'est au tour de Jean-Claude Bartoll de livrer un triptyque qui relate une des grandes aventures du début du siècle dernier. C'est la course vers le Pôle Sud entre le norvégien Amundsen et l'anglais Scott qui va cette fois-ci servir de trame à un récit en trois tomes, le format qui semble lui aussi devenir le graal des projets BD. Foin de médisance, reconnaissons que le travail fourni pour ce premier volume mérite l'intérêt, en particulier pour la partition graphique très travaillée et pointilleuse (voire pointilliste) de Bernard Kölle. Ce dessinateur réaliste trouve ses influences aussi bien chez Philippe Francq que chez Hermann, ce qui donne de très belles scènes de brouillard hachurées, comme dans les belles pages de Bois Maury. Ses décors sont riches et variés, ses vues du port de Cancale sont superbes. Le scénario de Bartoll s'efforce d'introduire tous les personnages clés de l'expédition historique, en leur ajoutant une dimension amoureuse qui ne sera évidemment qu'un prétexte pour accompagner la grande aventure. Celle-ci débute à peine dans ce tome de mise en place, si bien qu'il est difficile de savoir si le souffle de l'héroïsme parviendra à emportera le lecteur. Les pages de cet album sont en tout cas suffisamment belles pour être parcourues, ce qui est déjà le début d'un voyage.
