L'histoire :
Jadis, Gaïa la Terre et Ouranos le Ciel eurent des liens très forts et ils s’unirent régulièrement, donnant naissance à de nombreux Titans et Géants. Malheureusement, Ouranos serrait si fort sa compagne que leurs enfants ne pouvaient jamais sortir et voir le jour. Les enfants finirent par perdre patience et tambourinaient sur les flans de leur mère. Gaïa libéra alors l’un d’entre eux, Cronos, et lui forgea avec ses entailles bouillantes une serpe tranchante et acérée. Le Titan émascula son père, libérant par la même occasion tous ses frères emprisonnés dans le giron de la Terre. Le sang d’Ouranos se répandit partout et donna de nombreux monstres, dont les féroces Cyclopes et les impitoyables Erinyes. Une seule fut générée par amour, union et positivité et non par le sang, la haine et la souffrance : il s’agit d’Aphrodite, née de l’union entre le membre coupé d’Ouranos et l’écume de la mer. La déesse devint très rapidement indispensable à l’Olympe, notamment par son mariage avec le fils de Zeus et d’Hera, Hephaistos. Un mariage qui ne convenait guère à tout le monde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, la collection La sagesse des mythes est encore plus immortelle que les Dieux qu’elle décrit, tant les tomes se multiplient. Voici donc une nouvelle entrée en deux tomes consacrée cette fois à la belle Aphrodite. Un choix plutôt judicieux tant la Déesse de la beauté et de l’amour subjugue, à l’image de cette magnifique couverture qui attire le regard. Comme dans tous les autres tomes, Clotilde Bruneau s’applique à restituer fidèlement l’existence d’Aphrodite en commençant par revenir presque à la Cosmogonie avec l’union entre Gaïa et Ouranos. L’avantage avec cette déesse, c’est que les épisodes évoqués balaient une temporalité longue, puisqu’on passe de la naissance à son mariage avec Hephaistos puis, sans transition, à la guerre de Troie. Pour chaque épisode, un passage croustillant ou une anecdote rocambolesque (après tout, on parle de la déesse de l’amour) émaille l’album. Ainsi en va t-il du piège d’Héphaistos, mais aussi bien entendu des circonstances mythiques de la naissance d’Aphrodite qui a donné de célèbres tableaux. La seule déception vient encore et toujours du graphisme. Le travail de Giuseppe Baiguera est plus qu’honnête. Il excelle même à représenter les visages humains. Mais c’est là que le bât blesse, car les dieux manquent singulièrement de charisme et de puissance. Les annexes de Luc Ferry sont – pour une fois – décevantes, puisque l’ancien Ministre de l’Education Nationale se contente simplement de paraphraser ce que l’on a déjà lu, sans analyser les symboliques du mythe. Pourtant, il y a tant à dire sur l’amour…