L'histoire :
Arzak survole la surface de Tassili sur son ptérodelphe. Il est un guerrier solitaire qui scrute les alentours à la recherche d’une quelconque anomalie. Il est l’arpenteur de Desmezz. En passant aux abords d’une ancienne citadelle, il aperçoit un Werg entravé et torturé. Il le libère de ses liens et apprend alors que les agresseurs sont les frères Frulozdak. Soudainement, ceux-ci sortent de leurs cachettes, mais ne résistent pas plus de quelques secondes à l’arpenteur. Malheureusement, dans l’action, l’un d’entre eux réussit à s’enfuir. Arzak fait une sombre découverte en voyant que de nombreux crânes de Werg sont recherchés. Le commanditaire de ces massacres se trouve à Redmond. Le guerrier remonte sur son ptérodelphe… mais en chemin, il constate que son étrange animal volant a été blessé par le fuyard. Obligé de l’abandonner, il poursuit à pied vers la ville. Mais la traversée du désert est longue et périlleuse. Après avoir passé une nuit entière à éliminer des hordes de fouines, il reprend sa route. Il constate néanmoins qu’il a été mordu et que si personne ne le soigne sous peu, il y restera…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aujourd’hui septuagénaire, Moebius aura marqué le 9e art comme peu d’autre. Contrairement à certains comme Uderzo qui, au fil des années, ont perdus leur originalité, celui-ci montre encore, avec ce retour d’Arzak, qu’il est toujours fringant. Nouvelle aventure, nouveau format, nouvel éditeur et nouvel orthographe, pour ce personnage phare (avec le major Gruber). Les surprises sont de taille avec ce nouveau titre. Si l’absence de dialogues étaient à l’origine une caractéristique de la série, cette fois, le créateur du Garage hermétique multiplie les dialogues et crée un récit qui n’est pas sans rappeler certains aspects de Blueberry (qu’il dessine sous son vrai nom de Jean Giraud). L’histoire est absolument captivante. Moebius prend un plaisir immense à raconter les mésaventures de l’arpenteur et cela est communicatif. On ne s’ennuie jamais et lorsque celle-ci se termine, l’attente de la suite est insoutenable. Arzak, qui n’a pas toujours été écrit ainsi (Arzach, Harzack, etc…) éclabousse les lecteurs par ses planches incroyables. Chaque case est ciselée, chaque coup de crayon est d’une extrême précision. On comprend pourquoi l’auteur est autant vénéré par ses pairs et combien de dessinateurs (de talent) comme Geof Darrow ou Juan José Luis lui doivent. L’ouvrage est en outre complété d’une galerie de dessins inédits, aquarelles, peintures, fusains… dont le format plus grand de la bande dessinée rend l’éclat. Avec ce nouvel Arzak, Moebius relance son chef-d’œuvre, s’appuyant sur le visuel démentiel mœbiusien et la narration de Jean Giraud. La quintessence du génie…