interview Bande dessinée

Moebius

©Stardom édition 2008

Si longévité ne rime pas forcément avec qualité, il convient de dire que celle de Jean Giraud, alias Moebius, aka Gir, est en tout point exceptionnelle, celui-ci ayant multiplié les séries cultes au cours de sa carrière. Blueberry, Le garage hermétique, L’incal en sont quelques-unes et pas des moindres lorsque l’on voit le succès qu’elles ont rencontré. Avec un talent mondialement reconnu, l’homme et son œuvre ont été récompensés à diverses occasions (grand prix d’Angoulême ou même Eisner Awards...). C’est presque par hasard qu’on a croisé l’individu dans le salon Kultima de la 9e édition de Japan Expo. Sa présence n’y est pas déplacée tant Moebius a œuvré dans la BD et le comics, mais aussi dans le manga, avec un autre maître du genre, Jirô Taniguchi. L’occasion n’en était que trop belle de partager, le temps d’une interview particulièrement décontractée, les impressions de celui-ci sur ses derniers titres mais aussi revenir sur une carrière qui a fait de lui un maître, un Dieu, un fou, un monstre du 9e art en somme !

Réalisée en lien avec l'album Le chasseur déprime T1
Lieu de l'interview : Japan expo

interview menée
par
1 août 2008

Pour débuter, nous allons vous éviter la question des présentations, qui ne vous connaît pas ?
Moebius : Moebius / Jean Giraud : Oui, on va partir du principe que je suis connu dans mon quartier.

Justement, le fait d’avoir un statut de monstre sacré, c’est une chose que vous appréciez ?
Moebius : En fait, c’est une chose tout à fait délectable, c’est très agréable d’autant plus que ce n’est pas vraiment usurpé ni recherché en soi. Disons que c’est la conséquence de la permanence, de la présence, du travail, d’une réussite auprès des lecteurs. Il y a une sorte de légitimité à la chose, ce qui fais que je le prends avec beaucoup de tranquillité et, en plus, les gens auprès de qui je suis connu sont pratiquement tous agréables et sympathiques, c’est un bon public ! Je n’ai jamais recherché ni même trouvé les excités, les malades, les fous, les dingues… Pourtant, je suis moi-même malade, fou, dingue (rires) et, curieusement, cela a plutôt l’air d’intéresser les gens qui sont en bon contrôle.

Ce côté monstre sacré vous permet de rester fidèle à ce que vous êtes, de ne pas faire de concession…
Moebius : Oui, c’est un capital d’écoute. Cela représente un territoire d’expression mis en commun. Des fois, je fais des choses assez simples, même simplettes, parfois même qui peuvent être assez près de l’indigence, mais comme c’est en relation avec un univers qui a eu du temps pour se développer, ça passe. Quand je vois l’investissement graphique ou sensoriel qui est engagé par certains artistes à l’heure actuelle, des jeunes, c’est énorme, c’est très punchy… En plus, il y a une originalité, une puissance que je n’ai jamais eu, moi. Eux, ils débarquent, donc il va leur falloir tenir ce truc là pendant 20 ou 30 ans dans un contexte très évolutif et obscur. On ne sait pas où va la bande dessinée, comment cela va se déployer dans l’avenir. Il y a une espèce d’angoisse à exister et je suis arrivé à une époque où il y avait un terrain un peu vierge, où c’était un peu « facile » que d’ouvrir de nouveaux territoires dans la bande dessinée. Maintenant, j’engrange un peu le bénéfice d’un capital pour parler en des termes compréhensibles.

Une chose flagrante dans votre carrière et ce, dès le début, c’est la qualité de vos titres…
Moebius : On rentre dans un domaine qui est un peu délicat parce qu’il y a deux types de qualité. Il y a celle qui vient de l’investissement personnel de chacun, du désir de bien faire. Je l’ai et même tout le monde l’a. Par contre, il y a une qualité qui échappe complètement à la bonne volonté de l’artiste, c’est la limite dans laquelle on évolue. A ce niveau-là, j’ai peut être la chance d’avoir une sorte de longévité. Je ne peux même pas en juger, c’est très difficile de savoir si on est toujours dans le coup, si on est toujours dans une qualité, dans une créativité par rapport à l’actualité, à la demande générale. Il y a un moment où les choses parfois finissent par se rétrécir et certains artistes n’existent qu’à l’intérieur d’un fandom, un univers qui se rétrécit petit à petit. Peut être vais-je finir comme ça… De toutes façons, quand on est dans ce genre de situation, après on meurt, on est oublié et ça revient ou pas. Ce processus n’a pas une réalité très puissante, les choses sont un peu sujettes à caution avec le temps. Il y a des artistes qui sont très lourds dans des parties contemporaines et puis qui s’évaporent très vite. D’autres, par contre, sont apparemment inconsistants dans leur vie réelle et, avec l’écrémage du temps, s’imposent. Ce n’est pas non plus une règle, on peut très bien être lourd dans sa vie réelle et continuer à l’être après, comme on peut être tout à fait inconsistant à jamais. Il n’y a pas de cas de figure fatal, tout est fluctuant, comme la vie.

Le fait de sortir Le chasseur déprime en noir et blanc à l’heure actuelle est-il votre décision ?
Moebius : Le premier Garage hermétique est sorti en noir et blanc et c’est une chose qui m’avait frappé. Il y avait une légitimité à le sortir comme ça, je ne sais pas trop pourquoi... Et quand c’est sorti en couleurs, ça a perdu de son caractère. Donc, je me suis dit que Le chasseur déprime sortirait en noir et blanc. Par contre, ce qui est un peu bizarre, c’est que c’est sorti en noir et blanc mais dans une publication qui ressemble à une édition couleur : le papier est lourd et épais, on sent que c’est fait pour la couleur mais en fait c’est noir et blanc. La façon d’éditer est vraiment quelque chose de subtil, c’est un métier qui s’apprend et qui prend peut être plus de temps que le métier de dessinateur. Il y aura peut être quelque chose à voir pour la prochaine édition du Chasseur déprime, qui a l‘air de bien partir donc on va certainement le re-éditer. Peut-être que l’on va alléger le grammage du papier pour que ça prenne un caractère un peu plus éphémère.

Pendant combien de temps avez-vous travaillé sur le Chasseur déprime ?
Moebius : Pas mal de temps… Il est très difficile de dégager un laps de temps consacré à la réalisation. C’est une série commencée sur des petits carnets à la fin des années 90, qui est restée en sommeil, qui a été reprise, qui a été de nouveau oubliée puis reprise et terminée à la palette graphique. C’est très difficile de donner un temps de travail sur cette histoire.

Nous avons une question régulière sur notre site : on demande de qui les auteurs aimeraient apprendre des choses, et c’est votre nom qui revient le plus souvent. Est-ce que cela vous flatte ?
Moebius : Cela me fait beaucoup de peine. En fait, ce que les artistes recherchent sans toujours l’exprimer, ce n’est pas la plupart du temps un apprentissage graphique ni technique, c’est plutôt de l’ordre de l’histoire personnelle. Mon dessin a pris des virages, des méandres inattendus, qui ne peuvent pas être restitués. C’est lié à une histoire, à une époque, qui ne reviendront jamais. Je suis très partagé là-dessus car, quand je vois des jeunes artistes qui se lancent à l’heure actuelle, je me dis qu’il y a beaucoup à apprendre d’eux, il y a une telle fraîcheur, un tel enthousiasme... Il y a des dessinateurs, et des scénaristes aussi, qui ouvrent des voies et qui ne sont pas toujours perçues car il faut ouvrir sa tête à soi pour voir un peu ce qui se passe. Quand j’ai commencé, je n’étais pas vu par tout le monde, mais par une certaine catégorie de gens seulement. Les « révolutions » sont toujours clandestines et difficiles à percevoir. Quand on les voit, on a déjà fait sa propre révolution, donc ça ne sert à rien. Rechercher la révolution chez moi, c’est trop tard, il fallait venir il y a 40 ans.

Et vous justement, si vous aviez le pouvoir cosmique de vous téléporter dans le crâne de quelqu’un pour mieux connaître son génie, qui choisiriez-vous ?
Moebius : Je ne sais pas, j’aurais bien aimé apprendre aux côtés de Hal Foster par exemple. Ce n’est pas Hal Foster lui-même, mais on sent qu’il a eu un apprentissage graphique qui a complètement disparu, qui est l’académisme flamboyant du début du 20ème siècle, fin du 19ème. C’est un apprentissage du dessin de très long cours, sur 10 ans, avec beaucoup de travail sur l’anatomie, sur la représentation de tout ce qui est balayé par le regard, que ce soit le ciel, l’eau, le vent, la terre, le rocher, les tissus, les métaux… Quand je dis Hal Foster, je pourrais dire un des auteurs de cette période là. C’est aux Etats-Unis que cet art a pu se déployer d’une façon populaire et se dégager de la gangue bourgeoise européenne encombrée de l’époque, à part certains anglais symbolistes pré-raphaëliques, mais même là c’est limite. En France, il y avait beaucoup d’artistes intéressants mais ils étaient empêtrés dans des représentations complètement inintéressantes.

Durant votre carrière, est-ce qu’il y a un moment où vous pensez avoir passé un cap ?
Moebius : Je repère dans mon travail plusieurs moments où, d’un seul coup, on passe une frontière, on passe une ligne, où on sent que les échecs répétés sont derrière soit. Quand on quitte cette sorte de ligne, c’est pour en trouver une nouvelle, aussi douloureuse, si ce n’est plus. A l’heure actuelle, je suis un peu plus tranquille, je suis dans une sorte d’anesthésie, je fais ce que je sais faire et c’est suffisamment étendu pour me mettre dans un état peu angoissé. Si, à 70 ans, je continue à être angoissé par le dessin, ce serait vraiment terrible, ça commencerait à sentir l’écurie ! (rires)

Est-ce qu’il y aura un prochain Blueberry ?
Moebius : Oui, j’aimerais bien qu’il y ait un prochain Blueberry, un prochain Stel et Atan (NDLR : Le monde d’Edena), un prochain Garage hermétique... Tout va dépendre de ma longévité, de ma capacité à produire. Je ne sais pas, ça va dépendre mais c’est sûr que, quand je vois ce que font les nouveaux dessinateurs japonais, européens ou américains, le challenge est placé très haut.

Qu’est-ce qui vous fait avancer maintenant ?
Moebius : C’est d’abord que je suis inclus dans une cellule familiale, où je suis presque comme un jeune dessinateur qui doit faire vivre une famille. Il y a des nécessités matérielles qui me poussent. Chez tous les artistes « commerciaux », c’est un moteur essentiel. Pour voir autre chose, il faut rentrer dans le domaine de l’art contemporain ou des marchands d’art, des galeries…. D’un seul coup, les motivations sont plus liées à une présence dans l’histoire de l’art, c’est une ambition plus subtile : avoir une place dans l’histoire. C’est à la fois vachement bien et très morbide, très tragique et pathétique, affreux. A moins d’être dans la zone stratosphérique où l’on est dégagé de la chose, où on sait qu’on y est. Quand Dali travaillait à partir de la quarantaine et qu’il savait avoir gagné ses galons, il était tranquille. Dans l’art contemporain, c’est très dur, on est dans le brouillard, sans aucune garantie. Ce n’est pas ça ma préoccupation, c’est d’abord d’avoir une existence au niveau de l’édition et c’est déjà très dur parce qu’on entre en compétition avec de nouvelles générations. Bien sûr, on a un capital de sympathie, on a des lecteurs, on a des fans mais ce n’est pas un territoire dans lequel on peut se reposer à 100%. Ce sont des choses qui se rétrécissent, il faut sans cesse, sinon consolider, au moins étendre le champ de la perception, sinon on est foutu. C’est une inquiétude que j’endosse car je pense que c’est la seule qui permet de légitimer le travail, sinon on rentre dans l’histoire de l’art et je n’aime pas ça.

Paradoxalement, vous avez déjà votre place dans l’histoire de la BD !
Moebius : Oui mais ce n’est pas voulu, c’est quelque chose qui est le résultat d’une pression quotidienne de la survie à court ou moyen terme, dans le travail avec les éditeurs, avec le public... C’est quelque chose qu’on peut percevoir, pas quelque chose de morbide. Si ça vient, ça vient, sinon tant pis on s’en fiche !

Le site Internet est toujours en construction à cause de ce débordement d’activité ?
Moebius : Il est long à mettre en place, il y a toujours des choses à faire, on est une petite structure et je me suis spécialisé dans le dessin, ce qui fait que je ne m’occupe pas du reste. Ma femme et sa sœur s’occupent du reste mais il y a tellement de trucs à gérer qu’elles n’ont pas le temps de mettre le site à jour. Il y a juste l’adresse, car on avait un nom de domaine et à cause d’une mauvaise coordination entre les serveurs, on a perdu ce nom de domaine qui a été racheté par des allemands qui en ont fait un site porno. Ce n’est pas un site « pour nous », mais porno ! (rires)

Que pensez-vous de la reprise de l’Incal ?
Moebius : Je l‘ai trouvé vraiment intéressante. Ladrönn a fait des dessins d’anthologie qui me renvoient à l’ancestral mais en même temps, à d’autres endroits, j’ai vu qu’il a du mal, qu’il rame un peu et ça m’a consolé, sinon j’étais scotché au mur ! (rires) Mais il est très fort, j’aime beaucoup son travail !

Vous êtes un auteur cosmopolite : vous collaborez à de nombreux projets, avec Jiro Taniguchi sur Icare, sur le comics Halo
Moebius : C’est lié à la demande, je ne demande rien : c’est les autres qui viennent me chercher. Quand on me demande de faire un truc à Trifouilly les clarinettes, je le fais même si je sais que c’est une impasse. Sur Halo ou sur XIII, ça me recale, ça me relance. Ce n’est pas toujours extrêmement intéressant pour ma propre trajectoire personnelle mais ça me relance vis à vis de la position éditoriale.

Pour Icare, comment en êtes-vous venu à rencontrer Jirô Taniguchi ?
Moebius : C’est Kodansha, l’éditeur japonais, qui est venu me voir et c’est moi qui ai choisi Taniguchi. Cela s’est fait sans problème et avec 10.000 problèmes, car avec les japonais, cela a été une aventure sans fin.

Comment vous l’avez découvert ?
Moebius : J’avais fait un scénario et Kodansha m’a demandé de choisir un dessinateur. A l’époque, il y avait la possibilité de choisir entre 5 ou 6 artistes très valables. C’était un peu la vague post-Otomo, et il y avait certains dessinateurs dans sa lignée qui auraient pu marcher. Je l’ai choisi car c’était le plus pointu de tous, celui qui était capable de faire à peu près tout, mais dans son propre style. A l’époque, je travaillais avec Jean Annestay, et on était tous les deux fans de Jirô, c’est comme ça que le choix s’est porté sur lui. Jirô était très content car il connaissait mon travail et cela lui a beaucoup plu de travailler sur Icare. En fait, le scénario que j’avais fait était beaucoup plus long, il aurait pu faire 4 ou 5 volumes comme celui qui est sorti.

La fin a été précipitée par l’éditeur japonais, cela ne vous a pas frustré ?
Moebius : Si, très ! Cela a été l’horreur totale pour moi, comme pour Jirô d’ailleurs. Cela vient du fait que le public japonais n’a pas vraiment accroché. Mais bon, je comprends parce que les japonais sont très exigeants, ils veulent soit des choses très mainstream à la japonaise, soit des trucs complètement exceptionnels. Disons qu’Icare devient exceptionnel quand tout est fini. L’histoire est vraiment balaise et c’est à la fin seulement que tout se déploie, cela se déplie peu à peu.

Comment avez-vous fait pour terminer après seulement quelques chapitres ?
Moebius : En fait, c’est Jirô qui a repris au niveau scénaristique mais ça reste ouvert sur la suite. En principe, cela continue. Le thème de l’histoire que j’ai construit est celui de la chute. Or, le tome se termine quand il est en pleine ascension…

Qu’avez-vous pensé de votre travail sur XIII ?
Moebius : Je l’ai trouvé un peu laborieux, j’ai eu du mal et en fin de compte, une fois terminé, ce n’était pas si mal, ça rentre bien dans l’histoire.

Est-ce que l’on vous a dit que votre travail sur ce tome était meilleur que le dernier réalisé par Vance ?
Moebius : Ce qu’il faut voir c’est son travail sur l’ensemble de la série et là il est fort ! Il s’impose ! Evidemment, pour moi, c’est facile, je suis là sur un tome…

Au niveau de vos pseudos, Gir ou Moebius, pourrait-t-on dire que ce sont la représentation des différentes facettes de votre personnalité, peut-être comme un schizophrène ?
Moebius : Non, j’arrive à aller un peu dans divers départements du dessin. C’est simplement parce que je n’ai pas voulu me limiter à une manière. Cela vient du fait que, spontanément, j’ai vu apparaître plusieurs possibilités où je pouvais expérimenter, goûter les techniques différentes. Cela a développé plusieurs styles, que se soit par rapport aux aspects purement techniques ou autres : le travail à la plume n’est pas le même qu’au pinceau, travailler en noir et blanc n’est pas la même chose qu’en couleur, la couleur sur ordinateur ce n’est pas pareil que la couleur sur papier ou sur toile. Si on a envie d’aller jusqu’au bout de chacune de ces techniques, cela induit des styles différents. En plus, il y a la ligne de démarcation entre l’humour, le réalisme, le lyrisme, le froid, la distance, le rapide, le lent. J’ai essayé de goûter tous ces trucs là et cela a développé des styles différents. Ce n’est pas de la schizophrénie mais simplement différentes facettes de ma personnalité.

Avez-vous d’autres projets ?
Moebius : Ce sont des propositions faites de l’extérieur, je dis oui ou non, c’est selon. Ce ne sont pas mes projets mais ceux des autres. En ce moment, je travaille surtout sur le prochain tome d’Inside, ça me prend tout mon temps. Après, on verra.

Quelles BDs vous ont marqué récemment ?
Moebius : Je ne sais jamais si les choses me marquent à l’avance ou non. En me promenant dans Japan Expo, j’ai vu de très beaux titres, aux Humanos notamment, et chez des éditeurs que je ne connais pas, et qui sont très chouettes. Mais je n’ai pas noté leurs noms en vue d’une interview malheureusement. Il faudrait se balader derrière moi et me voir réagir… (rires)

Si vous aviez une gomme magique pour corriger un détail ou une partie de vos BDs, l’utiliseriez-vous ?
Moebius : Oui, bien sûr, mais c’est sans espoir car je reprendrais ce que je viens de terminer. Il faudrait que je reprenne tout à zéro, du premier Blueberry, du premier Incal… Il me faudrait une bulle spatio-temporelle comme une sorte de garage un peu hermétique dans laquelle je referais tout. Mais c’est ridicule, ça n’a pas de sens…

Quelle est la question que l’on vous a le plus souvent posée ?
Moebius : Pourquoi Gir ? Pourquoi Moebius ?

Et celle que l’on ne vous a jamais posée ?
Moebius : Cela ne me dérange pas car c’est la même, dans la mesure où j’essaie de ne jamais répondre la même chose. Quand on me pose ce genre de question maintenant, je me retrouve un peu comme devant une page vierge : je me demande « qu’est ce que je n’ai jamais dit là-dessus que je pourrais dire de frais ? ».

Merci beaucoup Jean !