parution 01 février 1982  éditeur Glénat  collection Caractère
 Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action / Mondes décalés

Balade au bout du monde – cycle 1, T1

La prison

Arthis se retrouve plongé dans un monde démentiel alors qu’il prenait des photos dans un marais. Un univers sombre et puissant, une histoire originale et parfaitement maîtrisée : les débuts d’une grande saga !


 Balade au bout du monde – cycle 1, T1 : La prison (0), bd chez Glénat de Makyo, Vicomte
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Glénat édition 1982

L'histoire :

Arthis Jolinon est un passionné de photographie. Or son couple avec la belle modèle Line bat de l’aile. Arthis a besoin de prendre du recul. D’autant qu’il a découvert un marais fascinant et propice à de superbes photos. Il revient donc sur Paris pour prendre tout son matériel photographique et y croise Line. Celle-ci tente de convaincre Arthis de rester, mais il refuse, obnubilé par l’idée de prendre ces fameux marais en photo. Il retourne donc au marais qui porte le nom étrange de « bout du monde » et s’installe dans l’Hôtel « des Marais ». Coïncidence : au moment de son arrivée, une belle jeune femme brune s installe aussi dans l’hôtel, pour prendre le marais en photo ! Un étrange vieillard, ancien médecin, affublé d’un grand chien noir entre également à l’hôtel et évoque la disparition de son fils. Ce dernier aurait disparu il y a plusieurs années dans ces marais. Le ton monte entre le gérant de l’hôtel et le toubib. Le chien Sâarg finit par attaquer le propriétaire des lieux. Le médecin quitte alors l’hôtel. Le lendemain matin, Arthis se prépare pour aller au marais, mais la jolie brune s’y trouve déjà depuis deux heures, pour prendre des clichés. Notre photographe se précipite et mitraille les lieux. Heureux, il se plaît à photographier ces paysages brumeux et enchanteurs… La brune l’aperçoit et lui adresse un magnifique sourire. Pourtant, Arthis finit par apercevoir un étrange spectacle sur son objectif : la jeune femme est attaquée par un homme en habits moyenâgeux ! Ne pouvant réagir, Arthis est lui-même attaqué avant de sombrer dans un trou noir…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Voici les débuts d’une série qui deviendra culte dans le milieu de la bande dessinée. A la lecture du premier tome, on comprend vite pourquoi : Pierre Makyo a l’art de distiller les informations au compte-gouttes et de plonger son lecteur dans une histoire étrange et originale. Piégé dans l’espace-temps, Arthis va basculer dans un univers sombre et sordide : une prison d’un autre âge aux relents de mort et de pourriture. Au bout de dix planches, le récit bascule dans l’irréel. Mais l’art de Makyo réside dans cette énigme non dévoilée… A l’instar des brumes du marais, le héros Arthis ne sait pas ce qui lui arrive, il est dans le flou total, enfermé dans une prison terrifiante sans même savoir pourquoi il s’y trouve et qui l’a enfermé. Ce basculement opère de façon extrêmement efficace grâce au dessin de Laurent Vicomte. Même si le dessinateur n’en est en 1987 qu’à ses débuts, on voit bien l’opposition entre le monde réel et moderne et la prison ancienne et affreuse. D’un dessin rond aux couleurs chaudes et vives, on bascule sur un trait hachuré et crasseux, dans des teintes sombres et effrayantes. C’est aussi la force de ce récit : les auteurs nous offrent une peinture saisissante et terrible de la prison. Piégés par une force inconnue et par un destin implacable, de nombreux inconnus croupissent en ce lieu infâme où tout espoir semble impossible. L’histoire est beaucoup plus lente et mime la torture du temps qui passe sous les barreaux. Le monde carcéral devient un microcosme absurde et tragique de la société : un homme dirige les autres, alors qu’il n’a aucun pouvoir ; un moine prêche l’espoir alors que personne n’y croit ; un vieillard tire les ficelles alors qu’il est aveugle… Tous ces paradoxes montrent l’enfer du huis clos de cette prison où Arthis va faire de drôles de rencontres. Dans l’enfermement, chacun va révéler sa vraie nature et sa monstruosité : les uns volent les nouveaux arrivants, les autres se querellent, certains rêvent d’évasion ou de mort. Beaucoup manipulent son prochain… même le moine n’est pas ce qu’il prétend être. Le pessimisme de Makyo s’accompagne d’un dessin ultra sombre et parfois violent de Vicomte, qui n’a pas son pareil pour choisir des plans agressifs plongeant le lecteur dans la folie des prisonniers. Rarement une œuvre n’aura été aussi loin dans la description du monde carcéral. Rien n’est à jeter dans ce premier tome, tant Makyo maîtrise son sujet, tout en gardant les révélations de cet étrange monde pour plus tard. Piégé comme un rat, le lecteur a hâte d’en apprendre davantage. La balade ne fait que commencer…

voir la fiche officielle ISBN 9782723407410