L'histoire :
En février 1908, le trois-mâts « le Belem » mouille au large de Cayenne, en Guyane Française, à des fins commerciales : son équipage approvisionne le territoire en tout et n’importe quoi. La moîteur du climat et la proximité du célèbre bagne de Cayenne ne rassure alors pas les hommes d’équipage. Les bagnards y sont corvéables à merci, laissés en semi-liberté par les autorités qui s’évertuent à développer les infrastructures dans cette région recouverte de jungles, marécages et mangroves. Cet environnement hostile est néanmoins le meilleur atout pour se prémunir des évasions. Sur un chantier ferroviaire, 3 détenus fomentent pourtant leur énième tentative. Un colosse anarchiste « la montagne », un petit escroc rusé « le banquier », et un tueur de curé « gueule d’ange » sont répertoriés par leurs geôliers comme fortes-têtes. Une occasion se présente : d’un coup de gourdin, la montagne tue un mercenaire payé par le gardien chef pour flinguer en douce le banquier. Ils n’ont désormais plus le choix. Ils s’enfuient en longeant le littoral marécageux et trouvent refuge dans une cabane de pêche appartenant au cousin guyanais du « Vern », l’un des matelots du Belem, qui s’offre justement un peu de répit avant de reprendre le large…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le fier trois-mâts Belem s’offre une pause d’embruns, le temps d’une escale au bagne de Cayenne. En effet, dans ce troisième opus, l’humidité provient plus de la mangrove à travers laquelle les prisonniers évoluent, que des quarantièmes rugissants. Le « Peintre Officiel de la Marine Nationale » (Belge) qu’est désormais Jean-Yves Delitte, doit donc ruser sur quelques doubles pages interludes pour nous dévoiler les fabuleux gréements qui font le sujet et le sel (marin) de la série. A travers ses crayons et ses pinceaux, l’artiste nous comble néanmoins toujours de son trait réaliste sûr et précis. Toujours en « one-shot », l’intrigue est en revanche cette fois beaucoup plus convenue. Cette histoire d’évasion permet-elle juste de faire quelques parenthèses didactiques autour du célèbre bagne de Cayenne, de ses stars (Dreyfus) ou des différentes appellations données aux bagnards selon l’origine de leur incarcération. Historique et exotique, cette thématique est néanmoins parfaitement raccord avec les autres aventures de cette série coéditée par Chasse-Marée et Glénat (Grafica).