L'histoire :
Lorsque Paul Belmondo arrive devant la porte de son atelier parisien, ce matin là, il découvre que son fils l'y attend, assis sur une chaise, un grand sourire sur le visage. Jean-Paul avait envie depuis longtemps de ce moment avec son père, sculpteur de renom. L'acteur est une star énorme, son dernier film, Le Professionnel, est en train de cartonner en salles. A bientôt cinquante ans, il voudrait que son père réalise un portrait de lui, un buste sculpté avec sa gueule d'adulte. Un projet que le père et le fils n'avaient pas pris le temps de réaliser depuis les débuts de la carrière de Belmondo l'acteur. Les cinq jours de pose nécessaires pour que l'artiste construise son œuvre vont être l'occasion pour les deux hommes de revenir sur leurs souvenirs, à commencer par ces visites du jeune fils de quatorze ans avec son grand frère dans l'atelier, quand son père y faisait poser des modèles nus. Il évoque aussi ces moments inoubliables avec sa maman au cinéma, au théâtre, et la fascination qu'exerçaient sur lui les grands acteurs de l'époque : Louis Jouvet, Raimu, Pierre Brasseur... Ses débuts au conservatoire où il est entré par la petite porte, les professeurs impitoyables, et puis un jour, la chance qu'il saisit, et les début d'une carrière incroyable avec les plus grands réalisateurs de l'époque.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Laurent-Frédéric Bollée et Jean-Michel Ponzio s'associent pour consacrer une épaisse bio à la carrière de Jean-Paul Belmondo, un acteur hors norme, super star depuis son premier rôle marquant en 1960 dans le très marquant A bout de souffle de Jean-Luc Godard. Des débuts dans la nouvelle vague et une carrière qui prendra une dimension encore plus impressionnante dans des films qui touchent le grand public, aux côtés des plus grandes stars. Les auteurs de ce biopic choisissent de faire raconter sa carrière par l'acteur lui-même, dans une conversation avec son père qui en est à la fin de sa vie. Malgré quelques aller-retours dans le temps pour éviter une impression purement chronologique, l'ensemble est très linéaire, sans effet de mise en scène et sans surprise. Ce sont les exploits de l'acteur, et notamment ses célèbres cascades, qu'il réalisait lui-même au péril de sa vie, qui constituent les moments spectaculaires du livre. Déroulé sur plus de vingt ans, le parcours est néanmoins impressionnant, jalonné de rencontres incroyables et porté par le caractère aventureux de l'acteur. La mise en images de Jean-Michel Ponzio ne parvient pas à sortir du côté statique imposé par le choix technique du dessinateur: Belmondo est toujours dessiné d'après photo, des arrêts sur images saisis et retranscrits, ce qui raidit ses expressions et les met parfois en décalage avec l'émotion attendue du moment. Les pages sont proches de l'hyper réalisme avec des décors parfaitement réalisés, mais la sensibilité de cette rencontre entre un vieux père et son fils devenu célèbre n'apparait pas, bloquée en quelque sorte par les images trop fidèles aux portraits qu'on connait de Belmondo.