L'histoire :
Bettie sait qu'elle n'a guère le choix pour survivre. Avec sa combinaison rose autonettoyante, des protège-coudes et genoux ainsi qu'un masque pour respirer, elle est prête pour sa mission. Ainsi arnachée, affronter un lombricus Stockus n'a rien de spécialement effrayant. L'animal n'a aucun secret pour elle, puisqu'elle l'a étudié sous toutes ses coutures. Surtout qu'il faut libérer juste une personne recherchée dans son espace de stockage de nourriture. N'est pas chasseuse de prime qui veut L’aventure ne lui fait jamais peur. Même quand un monstre exsude sur tous les murs de son appartement pour régler un ancien conflit. Heureusement que le robot qui lui tient compagnie apprécie le rangement, car il a de quoi faire. Le 28 du mois, une cliente arrive, la première du mois. Comme quoi il n'est jamais trop tard. « Je m'appelle Thalya Skraalgard et je veux que vous retrouviez ma sœur ». Lydia a toujours tendu les bras à ceux qui en avaient besoin et se spécialise dans les premiers soins en zone de guerre. Sans aucun doute, elle est partie sur la planète Minaria Prime pour intervenir sur un début d'épidémie de fièvre hémorragique. Depuis 15 jours, personne n'a de ses nouvelles. Pour de l'argent, dont Bettie a cruellement besoin, elle est prête à tout accepter. Même devoir faire face aux violentes réactions face à sa condition humaine. Les vrais terriens sont responsables de tellement de guerres et de conflits. Sur place, les choses montrent une autre façade que celle de l'humanitaire. L'exploitation et le profit restent de mise et notre chasseuse de tête va mettre les pieds dans le plat. Elle ne peut pas laisser faire ces actes de torture. Comment tolérer ce génocide sans rien faire ? Pourquoi laisse t-on faire cela ? Qui finance ces actes ? Et surtout pourra t-elle vraiment s'en sortir vivante ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Marc Lechuga n'hésite pas à nous mettre des références au monde de la science-fiction pour planter son histoire. On peut y voir des clins d’œil à Beetlejuice, Star wars, Le 5ème élément... Sans oublier de citer un animal singulier qui a entre autre la capacité de faire repousser tous ses organes. Il faut dire qu'entre les extraterrestres, les robots, les faux humains, les humanoïdes, on a droit à un panel riche et original. Le dessinateur prend le temps de nous plonger dans un autre univers, à une autre époque. Aurélien Ducoudray pose un bilan humain qui n'a rien de très glorieux. Par conséquent, notre héroïne orpheline est détestée par beaucoup de monde. En plus, Bettie n'a jamais mis les pieds sur Terre. Voilà une injustice qui peut facilement se transposer dans notre société actuelle. Le racisme se base sur des archétypes d'une autre époque déjà biaisés pour des intérêts économiques, territoriaux, géopolitiques... D'autant plus que la demoiselle est une jolie blonde, à la coupe « tendance » (rasée sur les côtés), intelligente. Sa race l'oblige à prendre le métier qui lui sera le moins discriminatoire et qui lui rapportera de l'argent. Alors sa thèse deviendra un atout qui se révélera indispensable. D'ailleurs, des extraits nous sont présentés avec beaucoup d'ingéniosité. Ainsi le lecteur peut mieux comprendre à qui il a affaire. On s'attache à ce personnage qui en a dans la culotte. Elle met ses ovaires sur la table et fonce avec bon cœur ! Le rythme est soutenu sans jamais nous ennuyer. Même les flashbacks tombent aux justes moments. On a hâte de la retrouver pour la suite avec son robot familier, Harvey. Le scénariste a mis assez d'éléments pour titiller la curiosité. Arrivera-t-on à une happy end avec des humains qui font des choses positives ? La suite nous le dira...