L'histoire :
Aux yeux des cow-boys, Lewis Kayne est un « Indian sucker ». Une insulte pour désigner celui qui a adopté le mode de vie des peaux-rouges. Il tente de retrouver les assassins de son fils et de sa « squaw », avec l’aide de son ami Armand Lebon, un photographe français fraîchement débarqué du vieux continent. Ce dernier est touchant de naïveté, avec ses idéaux occidentaux. A l’origine envoyé pour faire des clichés des indiens et de leurs traditions originales, il se rallie rapidement à leur cause. Amené par Kayne dans une contrée aux mœurs sauvages, il réprime l’entêtement amer de son guide et essaie d’éteindre sa soif de vengeance. Adopté par la communauté indienne sous le nom de « yeux de verre », en raison de ses lunettes, Lebon assiste, impuissant, au déclin de leur civilisation. Toutefois, le climat de répression ne l’empêche pas de tenter des approches de séduction « à la française » auprès des squaws...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Black Hills est la réplique en BD du film Danse avec les loups. Tout comme le personnage incarné par Kevin Kostner, Kayne est un blanc qui prend position contre la politique d’extermination des indiens. Soucieux de coller au plus proche de la réalité, Yves Swolfs (Légende, Le prince de la nuit, Vlad, Dampierre...) appuie son scénario sur une histoire vraie. Armand Lebon est un de ces photographes à l’origine des rares clichés des derniers indiens en habit d’apparat, au crépuscule du XIXe siècle. Il a ainsi légué à la postérité le précieux témoignage de cette culture disparue. Swolfs installe son récit sur cette période charnière durant laquelle les indiens d’Amérique ont perdu tout espoir de voir leur civilisation perdurer. Ce troisième tome, se déroulant dans la grisaille d’un hiver enneigé, est au comble de la désolation. Le déclin des indiens est inéluctable, y’a pas... photo. Le trait de Marc-Rénier, dessinateur spécialiste du western (Jackson), est réaliste et très documenté. Il semble cependant moins maîtrisé que dans les précédents épisodes. Fin poignante de l’aventure, ou du moins, d’un cycle.