L'histoire :
La mère de Maëlle s'appelle Blanche. Elle a 58 ans, aide-soignante en psychiatrie. Elle est divorcée et a eu trois enfants : Maëlle a une grande sœur et un frère jumeau. Depuis toujours, l'appartement familial est rempli d'une collection d'objets avec des anges. Il y en a plus de 200 aujourd'hui. Ils ont tous la particularité d'être de couleur blanche. Blanche aime la nature, la lecture, accrocher des citations dans les WC (elle désinfecte les toilettes après son passage). Son groupe de musique préféré est Queen. Mais depuis quelque temps, elle ne planque plus ses rasoirs et sa brosse à dents. Ce jour-là, Maëlle et Blanche se sont donné rendez-vous. La jeune femme veut interviewer sa mère et elles iront à son rythme. Blanche commence à prendre la parole et raconte à sa fille son histoire personnelle, insoupçonnée. Blanche naît en 1966 dans l'Ain. Elle vit dans une caserne avec ses parents et ses sœurs. Après la naissance de Blanche, sa maman perd pied. Elle est internée un an en psychiatrie. A ce moment-là, son père, gendarme, prend le relais pour s'occuper des enfants. En 1973, alors qu'elle a 7 ans, Blanche déménage en Ardèche, dans un endroit excentré où elle ne se fait pas beaucoup d'amis. Cela ne l'embête pas trop : elle veut partager tout son temps avec son père. Blanche arrête son récit : et si elles allaient prendre l'air avec Maëlle ? Elle continuera son récit plus tard...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maëlle Réat, autrice et illustratrice de bande dessinée, a signé sa première BD Comme une grande en 2022. Elle a également réalisé des travaux pour les revues La Déferlante ou Topo. Ce roman graphique de plus de 250 pages relate son entretien avec sa maman. Elle a en effet recueilli le témoignage de sa maman, qui lui révèle un lourd secret qu'elle porte depuis plus de 30 ans, et qu'elle s'est efforcée de cacher à ses enfants : elle a été contaminée par le VIH, dans les débuts de l'apparition de la maladie. Elle se livre sur la manière dont elle a apprivoisé le virus, comment elle vit avec, la manière dont elle a été traitée par le corps médical, mais aussi le rejet violent des malades par la société. Elle se confie aussi sur son envie d'avoir des enfants, sur ses grossesses et sa maternité, ses doutes et sa peur. Avec les années, la lutte contre le SIDA s'intensifie, les perceptions évoluent, et c'est pour cela qu'un témoignage sur les débuts des années SIDA est important. Car il est parfois difficile de se représenter cette époque, ce qu'ont pu traverser les personnes contaminées. Maëlle Réat propose un récit intime, une transmission mère-fille, et la découverte d'un secret familial enfoui depuis des années. Elle met en avant le parcours difficile et bouleversant de sa maman, en transmettant un message d'information et d'espoir autour du VIH. Une bande dessinée nécessaire, avec un dessin rond et simplifié, dans les teintes de roses, qui se rapproche du style graphique de Florence Dupré La Tour.
