L'histoire :
Géraldine n'a pas renoncé à son ambition de découvrir le secret d'El Ausente, ce vin espagnol qui a emballé les jurys internationaux, mais dont la nature est restée totalement mystérieuse. Son entretien avec Jorge Cruz, le propriétaire du domaine d'où ce vin extraordinaire était issu, a été interrompu par un coup de fil. L'espagnol y avait alors mis fin sans ménagement, éconduisant la journaliste. Mais une occasion va se présenter à nouveau, lorsque de jeunes vendangeurs se blessent en pleine saison de cueillette, donnant l'occasion à Geraldine et son ami Romain de se faire embaucher au domaine. Dès la première journée de travail, Romain fait la connaissance d'une jeune et ravissante barcelonaise, et se laisse séduire sous les moqueries de Géraldine. La jeune femme, de son côté, ne pense qu'à une chose : approcher à nouveau Jorge Cruz, par tous les moyens. Publier cet article retentissant dans la revue Vintage dirigée par son père représente bien plus qu'un objectif journalistique, ce serait le premier fait d'armes de sa vie professionnelle. Une manière de prouver sa propre valeur à une famille qui la sous-estime. Peut-être plus pour très longtemps, si Cruz accepte enfin d'affronter son passé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Corbeyran n'est pas un auteur à millésimes. Il est très présent dans les bacs en ce début 2015, avec des séries très réussies comme 1914-18 ou Stonehenge, alors que ce deuxième volume de Bodegas ne restera certainement pas dans les crus du siècle. Tout dans cette série fait penser à une commande d'éditeur sur un sujet porteur, qui a vu des mangas atteindre de surprenants records de vente. Le scénariste chevronné organise une intrigue pas réellement passionnante et hautement improbable sur un vin mystérieux, originaire d'une zone très précise de la région des Riojas (ce qui enlève quand même une grosse part du mystère !). Il utilise sans scrupule des rebondissements approximatifs pour faire revenir son héroïne dans le domaine du fameux vin (ah, la cheville tordue !) et faire monter le suspense du secret qui sera peut-être révélé. Le dessin de Francisco Ruizge est quant à lui très professionnel, réaliste et plutôt vivant. Il déroule sans surprendre, dans une mise en pages classique des planches rigoureuses, mises en couleur selon un code lui aussi vu et revu. Bref, en restant constamment dans les sentiers battus, Bodegas ne surprend jamais. L'album semble réalisé au savoir-faire, mais sans conviction, sur la base d'une intrigue finalement très mince.