L'histoire :
En 1244, sur ordre du roi Charles IX, une coalition de seigneurs chrétiens vient à bout de Montségur, forteresse cathare haut perchée, après plusieurs semaines de siège. Selon les termes du protocole de reddition signé, plusieurs centaines d’hérétiques qui ne consentent pas à abjurer leur foi sont brulés vifs au sein d’un immense brasier. Pendant ce temps, 3 prêtres « justes » s’évadent de la cache secrète dans laquelle ils ont patiemment attendu. Ils sont discrètement menés vers l’extérieur par Arnaud Belissen, officiellement chevalier faidit, mais en réalité traître au service du roi. L’évasion a réussi, les prêtres ne se doutent pas qu’ils sont en train de le mener jusqu’à leur mystérieux trésor… ni qu’il sème des indices à l’intention de l’inquisiteur Ferrier et de Guy II de Lévis, à une journée de distance derrière eux. Or une ombre encapuchonnée et bienveillante suit également l’expédition des justes jusqu’au Sabarthes. Une nuit, profitant que tout le monde dort à la belle étoile, Hugo, l’un des frères, se lève discrètement et emporte dans une grotte son sac…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le mouvement cathare en occitan et le trésor qui serait toujours dissimulé dans une grotte depuis des siècles, nourrissent bien des fantasmes depuis la fin du moyen-âge. Le scénariste Bruno Falba poursuit ici la retranscription probable des faits, dans la suite logique de la chute de Montségur (1244). Ce second tome prend alors la forme un peu longuette d’un road-movie médiéval jonché de poursuites, de tergiversations et de bagarres : à travers de bucoliques paysages ariégeois, 3 prêtres et un traître fuient vers Foix, emportant leur « trésor » pour le planquer. Bien qu’excitant la curiosité, la nature de celui-ci demeure décidément bien mystérieuse, car il est juste contenu dans une maigre besace. On en saura plus (ou pas) dans le troisième et dernier volet, cet épisode servant a priori de transition. Falba s’appuie sur les talents graphiques de l’italien Fabio Bono, avec lequel il a déjà livré la trilogie Confessions d’un Templier, dans un registre médiéval et ésotérique très proche. Académique et besogné (avec tout de même quelques mini fautes d’angles et de proportions), son trait semi-réaliste s’affine et demeure très agréable à l’œil.