L'histoire :
Au XIIIème siècle, dans le sud de la France, le roi catholique mène une répression sanglante sur les cathares. Il a pris la forteresse de Montségur et a fait immoler nombre d’hérétiques en un immense brasier. Néanmoins, trois prêtres cathares ont réussi à fuir, emportant avec eux un mystérieux « trésor » vers une cache secrète. Ils sont escortés par le jeune chevalier Arnaud Belissen, qui est en réalité un traître à la solde du roi. Ils sont néanmoins poursuivis par l’inquisiteur Ferrier et le seigneur Guy de Lévis, qui tient à récupérer ses terres. Arnaud et ses moines sont suivis et protégés à distance par Prima, aventurière de noble sang, fidèle aux cathares, qui n’est autre que sa « fiancée ». Au village de Caussou, la petite troupe s’enrichit de Matheus, qui les guide jusqu’à la Spoulga du Bouan, une grotte fortifiée, réputée imprenable. C’est là qu’ils récupèrent la relique sacrée qu’ils étaient venus chercher. Or, pendant ce temps, Prima est faite prisonnière par Guy de Levis. Arnaud quitte donc ses moines pour partir à son secours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bruno Falba et Fabio Bono livrent le troisième et dernier tome de péripéties Cathares un brin bancales, qui avaient pourtant débuté sous de bonnes augures historiques. D’une part, l’astuce de la narration confiée au traître ne fonctionne plus, dès lors que son incarnation est devenue trop évidente. Caricaturaux, les rôles des personnages stagnent et leurs éventuelles rédemptions sonnent artificielles. D’autre part, il est difficile de s’enthousiasmer pour ce qui aura été finalement une simple course-poursuite, un peu laborieuse et sans enjeu supérieur, à travers les paysages accidentés de l’Ariège. Alors certes, le savoir-faire séquentiel est là, qui propose un style de dessin maîtrisé et abouti, un découpage de cases travaillé et savant, ainsi qu’un rythme d’action qui permet de passer un moment de divertissement convenable à la lecture… Mais il ne faut pas espérer beaucoup plus, en dépit du piquant du titre. On aurait en effet pu attendre des Cathares quelques secrets plus « profonds », ou du moins pas aussi grand-guignolesques. Le dénouement verse dans une théâtralisation mystique un peu ridicule, sur une forte densité d’évènements, au sein d’un découpage serré – comme s’il était soudainement temps d’en finir. Faudrait-il imputer ces arrangements finaux mal fagotés à quelques bornes éditoriales inopinées ?