L'histoire :
Un soir, dans un restaurant parisien, le dessinateur Fred Bernard dîne avec son éditeur. Celui-ci lui vante les mérites d’un sujet : une bande dessinée sur le Comté, le fromage emblématique de la Franche-Comté. Bernard, qui a déjà réalisé une bande dessinée sur le vin, repense à son grand-père, amateur de bonne chère. La Franche-Comté est une région qu’il apprécie, il accepte donc. Son périple commence en été, et avec une star : la vache. Elle est au commencement, bien entendu, et on va apprendre comment elle est traitée, comment elle s’appelle, comment elle est choyée, jusqu’au foin qu’elle mange et où et comment il est stocké. Les belles des champs se confrontent dans les comices agricoles, où l’on apprend aussi que les cloches servaient jadis à savoir où les vaches se situaient dans la montagne, puisque les troupeaux ne dépassaient pas vingt têtes. Et avant de s’intéresser aux « fruitières », les coopératives où le lait est récolté, l’auteur nous emmène pour un voyage dans le temps, en commençant par… la préhistoire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les Chroniques de la Vigne, il y a trois ans, le Bourguignon Fred Bernard nous emmène en voyage à côté de chez lui, en Franche-Comté. Il pose alors son regard acéré, gourmand et tendre sur le fromage qui accompagnait les dégustations dans les caves de son grand-père… Au rythme des 4 saisons, Bernard nous fait faire le tour du propriétaire : à commencer par les vaches dans les comices agricoles, comment elles sont nourries, avec quoi, puis l’histoire de la fabrication du lait, les coopératives, les techniques d’affinage… Il nous montre sans fard la passion des gens qui vivent de la filière. On fait avec lui des rencontres magnifiques, la plus étonnante étant celle avec la championne de biathlon Anaïs Bescond, qui est sponsorisée par la filière comté… Ce bel ouvrage est émaillé de clins d’œils à la vie, à la terre, à la bande dessinée, avec notamment une reprise d’une scène de fondue en coup de coude (nudge – nudge) à Goscinny et Uderzo dans Astérix chez les Helvètes… Son dessin simple, ses aquarelles donnent une sensibilité poétique à un ton léger et sympathique, pour une œuvre intéressante, gourmande et agréable à lire.