L'histoire :
Depuis le déclin de l’empire romain, ses anciens territoires se sont enfoncés inexorablement dans l’obscurité de la barbarie et la religion païenne. Charles, le plus puissant des rois francs, croyant avoir été choisi par la main de Dieu, décide dès son accession au trône d’être le phare de la chrétienté et d’illuminer le monde pour le guider. Après avoir soumis aquitains et lombards, Charlemagne envahit à nouveau la Saxe en 778 et conquiert les royaumes germaniques au fil de batailles sanglantes et d'exactions menées par le terrible Roland. La victoire est complète : toutes les reliques païennes ont été détruites, les druides et les soldats ont été massacrés, laissant ainsi le champ libre aux missionnaires pour baptiser massivement le peuple vaincu. Mais Charlemagne souhaite désormais s’établir comme véritable « défenseur de la foi du Christ ». Face à l’empire islamique, il veut mettre en place une nouvelle ligne de front au sud des Pyrénées. Les troupes du plus puissant monarque que l’armée des Francs n’a jamais connu se dirigent alors vers Saragosse, dans le but de soumettre la plus grande ville du nord hispanique. Mais trahi par le Sarrasin, la furie de Charlemagne le pousse à commettre la plus grande erreur de sa vie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès les premières pages des Chroniques de Roncevaux, difficile de ne pas être happé par le travail du scénariste / dessinateur et coloriste Juan Luis Landa, qui réussit en un tour de main à faire rentrer le lecteur au cœur du moyen-âge et du règne du puissant Charlemagne. Pour ce faire, on suit les principales campagnes du roi des Francs afin de faire régner l’ordre du Christ, largement épaulé par son fidèle et sanguinaire Roland. Mais loin de se vautrer dans une surenchère guerrière, l’auteur développe une intrigue bien menée et détaillée sous le sceau de la réalité historique. Évidemment, une large place est laissée aux batailles épiques, via des scènes d’action admirables. Du côté des dessins, les graphismes sont remarquables. En effet, le trait fin et détaillé de Landa retranscrit à merveille la vie d’antan et la violence crue des guerres. Qui plus est, les couleurs froides accordent à l’ensemble une patine crue qui n’est pas sans rappeler, parfois, les scènes extérieures du film Le Nom de la Rose. C’est du tout bon ! Au final, ce premier tome des Chroniques de Roncevaux est une pure réussite, tant par la qualité du découpage de son scénario que par les dessins de haute volée. À lui seul, Juan Luis Landa a su mettre en place une œuvre racée et ô combien exaltante.